![Copie de [Communiqué de presse] Première mondiale ou énième sacralisation du droit sexuel masculin](https://i0.wp.com/cfcv.asso.fr/wp-content/uploads/2025/05/Copie-de-Communique-de-presse-Premiere-mondiale-ou-enieme-sacralisation-du-droit-sexuel-masculin-.png?resize=1080%2C324&ssl=1)
Le 11 avril, est sorti le livre Sous nos regards : Récits de la violence pornographique
dans lequel 15 autrices recueillent les témoignages de 16 plaignantes des affaires dites
“French Bukkake” et “Jacquie et Michel”. Elles y dénoncent les sévices extrêmes endurés :
viols collectifs, actes de torture et de barbarie, humiliations racistes et sexistes,
manipulation, séquestration, et diffusion publique de leurs viols. Longtemps réduites au
silence, elles s’imposent désormais dans l’espace public au prix d’un courage inouï.
Pourtant, face à l’institution judiciaire, leur parole continue d’être niée : quatre ans
après les premières mises en examen, la chambre de l’instruction a ordonné le renvoi
de 16 pornocriminels pour viols aggravés, proxénétisme et traite des êtres humains
tout en refusant la qualification d’actes de torture et de barbarie et les circonstances
aggravantes de sexisme et de racisme. En outre, elle a interprété de manière bien trop
restrictive l’infraction de proxénétisme. Les motivations de la chambre de l’instruction
sont scandaleusement biaisées par la culture du viol et par la misogynie, ce qui est
frontalement contraire aux droits garantis par la Convention Européenne des Droits
de l’Homme (CEDH).
L’enquête révèle :
Des actes de torture et de barbarie : Les plaignantes ont été victimes de violences sadiques
et déshumanisantes. Soumises à des dizaines de pénétrations buccales, vaginales et
anales, frappées, insultées, étouffées jusqu’aux larmes, elles ont perdu tout contrôle de leur
corps. Submergées par un sentiment de mort imminente, ces sévices parfois infligés sur
plusieurs jours ont laissé des séquelles physiques et psychotraumatiques importantes. La
plupart ont été piégées, manipulées, séquestrées, droguées ou alcoolisées, après avoir été
soumises à des viols d’abattage.
1Citation de Noëlie : “Mon avocate a compté le nombre de fois où j’ai été pénétrée et c’est au
nombre de 242. Je pense que 242 pénétrations sont physiquement intenables pour
n’importe quel corps humain. Donc on ne peut pas dire aujourd’hui que ce n’est pas de la
torture ni de la barbarie. Il y a une intention de faire du mal à un corps humain, et là en
l’occurrence aux femmes.”
Citation d’Émilie : “On a été étouffées. On a été droguées, alcoolisées pour d’autres. Il y a
de la menace, des insultes, de la séquestration, on nous a gardé de force.”
Des humiliations sexistes et racistes : Les accusés les ont abreuvées d’insultes racistes et
sexistes avant, pendant et après les viols : “beurette”, “vide-couilles”, “salope”, “chintok” –
dans un climat d’humiliation permanente.
Du proxénétisme et de la traite : sans scénario ni contrat de travail, ces femmes ne sont pas
des “actrices”, mais des victimes de violences sexuelles. Ces actes tarifés, diffusés en ligne
au profit des pornocrates, relèvent pleinement du proxénétisme.
Citation d’Émilie : “Nous ne sommes en aucun cas des actrices. Nous avons été piégées.
(…) Nous sommes du gibier.”
Après plusieurs reports, la cour d’appel refuse en février 2025 de requalifier les faits,
allant jusqu’à réduire les charges d’un des accusés à du “travail dissimulé”. Les juges
considèrent que les violences ne relèvent pas de la torture car selon eux, les victimes
étaient “volontaires” et n’ont pas eu de “blessure distincte délibérément infligée” car les
“scènes” étaient “limitées dans le temps”. Un raisonnement sexiste appliquant le victim
blaming. La cour retient que la consommation de drogues ou d’alcool par les victimes aurait
atténué leur douleur et l’utilise pour minimiser la gravité des faits au lieu de comprendre qu’il
s’agit d’une stratégie de soumission chimique employée par les agresseurs. Quant aux
circonstances aggravantes de sexisme et de racisme, elles sont balayées au motif qu’elles
n’auraient pas porté atteinte à “l’honneur” des plaignantes. Pire encore, la cour minimise les
viols et les violences en reprenant le vocable de l’industrie pornographique : les viols
deviennent des “scènes”, les victimes des “actrices”, les agresseurs des “acteurs” exécutant
le script d’un “réalisateur” pour du “cinéma”, une “œuvre cinématographique” ! Cette
terminologie n’est pas neutre : elle épouse pleinement le récit des pornocrates conçu
pour invisibiliser les violences sexuelles. Ce n’est pas de l’impartialité, c’est une
complicité idéologique.
Citation de Chloé : “Aujourd’hui la justice refuse de qualifier ces faits-là et minimise
complètement ce que l’on a subi. Il faut que la justice soit impartiale, non misogyne, qu’elle
ne juge pas ce dossier dans la peau d’un consommateur de pornographie, et aujourd’hui, je
pense personnellement que c’est le cas.”
En refusant de qualifier ces faits pour ce qu’ils sont, il permet que l’affaire soit jugée non pas
par une cour d’assises composée d’un jury populaire, mais par une Cour Criminelle
Départementale (CCD). Ce choix réduit la portée du procès, diminue le niveau de gravité
reconnu des faits, et prive les victimes de la reconnaissance qu’elles méritent.
Citation de Pauline : “On a un procès au rabais.”
Face à ce déni de justice, nous ne pouvons pas nous taire ! Il ne s’agit pas seulement
d’un scandale judiciaire, mais de tout un système qui protège les agresseurs au
détriment des victimes.
1 Toutes les citations sont tirées de Médiapart : Émission à l’air libre du 10 avril 2025.

ÉLUES SIGNATAIRES :
Hélène Bidard, Maire adjointe PCF à la Maire de Paris en charge de l’égalité femmes-hommes, de la jeunesse et de l’éducation populaire
Laurence Cohen, Sénatrice (2011-2023), Co-rapportrice de la mission d’information sénatoriale “Porno : l’enfer du décor”
Laurence Rossignol, Sénatrice PS, Co-rapportrice de la mission d’information sénatoriale “Porno : l’enfer du décor”
Eva Sas, Députée EELV
Céline Thiébault Martinez, Députée PS


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