« Mais c’est votre mari, madame ! » : le viol conjugal, l’ultime tabou ?

« Mais c’est votre mari, madame ! » : le viol conjugal, l’ultime tabou ?

27
décembre 2017
Pour les victimes, le plus délicat reste de parvenir à poser des mots sur ce qui leur est arrivé. Témoignages.
« J’ai mis des années avant de poser le bon mot sur ce que je subissais ». Florence*, 39 ans, est officiellement divorcée depuis quelques mois. Le point final à quinze années de vie commune et à un climat de peur devenu irrespirable. Une emprise psychologique qui s’est muée avec le temps en violences physiques. Jusqu’à un jour s’imposer derrière les volets de la chambre à coucher. « Cela a commencé après la naissance de notre fille. Quand je disais ‘non’, c’était des reproches : il me disait que j’étais frigide, pas normale, qu’il divorcerait si je n’acceptais pas », explique-t-elle, la voix hésitante au téléphone.
Florence n’a plus compté le nombre de fois où, de peur ou d’épuisement, elle a cédé face à son mari. La jeune femme s’enfermait ensuite « des heures sous la douche », seul moyen pour elle de « déconnecter [s]on cerveau ».

« Je savais que ce que je vivais n’était pas normal, mais j’avais extrêmement peur et surtout, personne autour de moi pour en parler ».

Les années passent, les violences se répètent. Jusqu’au jour où, trop inquiète pour sa fille, Florence claque la porte : « Je ne voulais pas qu’elle subisse ce climat. On était toutes les deux en danger en restant là ».

« Je savais que ce que je vivais n’était pas normal, mais j’avais extrêmement peur et surtout, personne autour de moi pour en parler ».
Des années de calvaire

Dans la foulée, elle déménage et compose le numéro de Elle’s imagine’nt, une association d’aide aux victimes de violences conjugales. Face à un psychologue de l’association, Florence se livre pour la première fois sur ses années de « calvaire » et de sentiment de « honte ». Débute alors une longue thérapie (qu’elle poursuit toujours), doublée de participation à des groupes de paroles et de méditation… Poussée par l’association, elle trouve en 2014, soit deux ans après sa séparation, le courage de porter plainte contre son époux.

« Des fois, les gens qui sont pas sensibilisés ne comprennent pas ce qu’on vit. Avant de porter plainte, j’avais déjà tenté de déposer une main courante. J’avais senti face aux gendarmes que j’étais une parmi tant d’autres et qu’il fallait qu’ils passent vite au dossier suivant. »

Elle finira par être entendue, lors du dépôt de plainte. Mais après ce parcours du combattant, celle-ci sera classée sans suite, deux années plus tard, sans plus d’explications :

« Il suffit qu’on tombe sur un procureur pas du tout sensibilisé à cette cause et votre plainte se retrouve balayée », remarque-t-elle, amère.

La nouvelle est douloureuse, d’autant que Florence avait déjà eu le sentiment de devoir « convaincre ses avocats avant de convaincre le juge ». Loin de se montrer défaitiste, elle fait appel à une nouvelle avocate « spécialisée sur ces questions » qui relance son dossier avec constitution de partie civile. Elle vit à présent dans l’attente d’un jugement.

« On est face à une machine judiciaire infernale. Je comprends que beaucoup ne veulent pas aller en justice », soupire la mère de famille. Si les viols conjugaux existent depuis la nuit des temps, peu de cas font encore l’objet d’une plainte. Rappel révélateur : le viol entre conjoints n’est reconnu par une jurisprudence que depuis 1990.

Une circonstance aggravante depuis 2006

Jusqu’alors prévalait l’idée moyenâgeuse d’un consentement qui va de soi entre les époux. Etre marié supposait aux yeux de la loi de pouvoir disposer du corps de l’autre, sans tenir compte de son désir, ni de son refus. Depuis, bien sûr, les mentalités, tout comme la loi ont évolué. En 2006, le viol commis dans le cadre du mariage ou du concubinage est reconnu comme une « circonstance aggravante ». En clair, la personne risque jusqu’à 20 ans de prison, au lieu de 15, lorsqu’elle a violé son conjoint.

Pour autant, les plaintes ne se bousculent pas. Difficile d’établir un chiffre précis concernant ces crimes toujours empreints de tabous. Selon le dernier rapport du ministère de l’Intérieur, environ 120.000 personnes déclarent chaque année avoir subi un viol ou une tentative de viol entre 2008 et 2016. Les violences sexuelles par conjoint ou ex-conjoint concernent à elles seules 30 % de l’ensemble des victimes de violences sexuelles recensées sur une année : 18 % des victimes vivent avec le conjoint agresseur au moment de l’enquête. Mais « l’écrasante majorité des victimes de violences sexuelles (86 %) ne font pas le déplacement au commissariat ou à la gendarmerie pour signaler les faits qu’elles ont subis », « du fait de la ‘loi du silence’ qui continue d’entourer ces crimes », poursuit le rapport.

« Vous n’allez pas envoyer le père de vos enfants en prison !' » 

Porter l’affaire devant la justice peut en décourager plus d’une. Lors du dépôt de plainte, il faut déjà se confronter au regard de la police, rappelle Emmanuelle Piet, gynécologue et présidente du Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) :

« Ça dépend sur qui vous pouvez tomber. Si l’agent pense que c’est rien, bah voilà c’est fini, vous pouvez rentrer chez vous ! »

Dans certains cas, les victimes ont le malheur de se frotter à un discours culpabilisant de la part de certains policiers, ajoute Emmanuelle Piet :

« Lors de leur audition, elles s’entendent parfois répondre : ‘Mais c’est votre mari, madame quand même ! Vous n’allez pas envoyer le père de vos enfants 10 ans en prison !' »

Passer la porte d’un commissariat n’est qu’une étape. Le plus délicat reste encore de poser des mots sur une forme de violence que l’on peine souvent à identifier. Dans l’imaginaire collectif, le viol suit un scénario type, celui que le cinéma nous a tant servi : un inconnu s’en prenant à une jeune fille au coin d’une ruelle sombre et déserte. La réalité est pourtant tout autre : deux victimes sur trois connaissaient personnellement leur agresseur.

Aurore* avait 22 ans lorsqu’elle sortait avec Alexandre. Le garçon, du même âge qu’elle, souffrait d’une « jalousie maladive ». « Il avait tellement une emprise sur moi, que je me demandais parfois si c’était pas moi qui avais un problème », glisse-t-elle. Avec le temps, Alexandre s’emportait dans des crises de colère de plus en plus violentes, allant même jusqu’à la gifler. Aurore a tenu six mois.

« Quand j’arrivais enfin à l’apaiser, nous avions systématiquement un rapport sexuel. J’étais soulagée de le voir se calmer et lui donnais ce qu’il voulait pour me mettre en sécurité. « Je réalise aujourd’hui que ce moment n’était absolument pas consenti pour ma part. Je ne l’ai compris que l’an dernier. »

Soit… 12 ans après les faits. Aurore n’a pas déposé plainte et n’aurait « pas le courage de le faire aujourd’hui ». Pour elle, passer devant un juge, cela « veut aussi dire le revoir, [s]e re-plonger dans cette histoire et prendre le risque que quelqu’un vous dise ‘ah vous l’aviez bien cherché' ».

Un « devoir conjugal » ?

Sonia Pino, psychologue et cofondatrice de l’association Elle’s imagine’nt, voit régulièrement passer dans son cabinet des femmes ayant subi un viol de la part de leur compagnon. Pour autant, « c’est rarement le motif de consultation », remarque-t-elle.

« Ces femmes ne vont pas l’aborder d’elles-mêmes. Le mot ‘viol’ est parfois même trop fort. « Quand on les interroge, on va d’abord parler de ‘relation contrainte’ pour qu’elles se libèrent et prennent conscience de la réalité ».

Encore une fois, la première difficulté est d’identifier cette violence qui « s’entremêle souvent avec les violences physiques et verbales ». Autre constat relevé par la spécialiste lors de ces séances, la notion encore très ancrée de « devoir conjugal » :

« Certaines femmes vont penser que, puisqu’elles sont mariées, elles ont le devoir de coucher avec leur mari ».

Cette notion poussiéreuse trouve son fondement dans le « devoir de fidélité », expression toujours inscrite dans l’article 212 du Code civil. Pourtant, ce ‘devoir’ consiste à « ne pas aller vers un autre homme que son mari, mais il n’oblige en rien à avoir des rapports sexuels avec ce dernier », nuance l’avocate maître Laure Tric. L’article sera dans la plupart des cas, « utilisé en cas de divorce » pour prouver l’adultère de son conjoint.

Où commence la contrainte ?

Plus de devoir conjugal qui tienne, donc. Les textes se veulent plus précis dans leur définition du viol. La loi le décrit comme un acte de pénétration sexuelle commise sur une personne par violence, contrainte, menace ou surprise… Mais si on voulait aller plus loin, où commence vraiment la contrainte ? Dans l’intimité d’un couple, se pose tous les jours ou presque la question d’un désir parfois non réciproque ou décalé. Céder face à l’insistance prolongée d’un conjoint relève-t-il toujours du consentement ? Dans certains cas, la frontière est floue.

« Au regard de la loi, le terme ‘céder’ n’est pas constitutif d’un viol », remarque de son côté Laure Tric. Elle ajoute :

« ‘Céder’ pourrait constituer au maximum une contrainte morale, mais il faudrait pouvoir prouver qu’il y avait eu un ascendant sur l’autre ou une menace ».

Mais ‘céder’, ‘consentir’ est-il forcément synonyme de désir ? Ni l’un, ni l’autre, s’énerve Emmanuelle Piet :

« ‘Consentir’, c’est déjà ignoble quand on réfléchit au mot. Regardez dans le dictionnaire ! Moi j’ai envie, je ne consens pas ! »

Et de rappeler qu’un « oui est un oui, point ».

« Si rien ne vous choque, c’est que vous êtes l’un des deux », par Chloé Fontaine.

Reste aussi que le conjoint à l’origine de cette violence sexuelle n’a pas toujours conscience de commettre un acte répréhensible, souligne la psychologue Sonia Pino, même si cela est rare :

« Je pense que certains hommes n’ont tout simplement pas conscience de cette forme de violence dont ils peuvent faire preuve. Ils pensent qu’ils sont dans leur bon droit ».

La faute selon elle à une culture du viol profondément ancrée, c’est-à-dire à un ensemble de représentations genrées de la sexualité et de la séduction qui permettent voire encouragent ces actes. S’ajoute à cela, le mythe persistant d’une sexualité masculine supposément « irrépressible ». « Ce qu’on aime finalement c’est qu’il y ait un tabou dans la sexualité », remarque la psychologue. « Comme si communiquer enlevait le moindre charme à la relation… On ne le répétera pourtant jamais assez : ça n’est que l’essentiel ! »

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* Les prénoms ont été modifiés.

Si vous êtes victimes de violences, composez le 0 800 05 95 95 [numéro du Collectif Féministe Contre le Viol]

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« Les agresseurs ont une stratégie, ils choisissent leur victime »

« Les agresseurs ont une stratégie, ils choisissent leur victime »

« Les agresseurs ont une stratégie, ils choisissent leur victime »

24
novembre 2017
Photographie
Pour mieux protéger les femmes et les enfants victimes de violences, il faut aussi s’intéresser aux profils des auteurs, à leurs mécanismes psychologiques de déresponsabilisation.
Les violences sexuelles ou conjugales ne sont pas le fruit de pulsions. « Les agresseurs ont une stratégie. C’est ce que nous avons compris après avoir écouté les témoignages de plus de 53 000 victimes », a expliqué hier Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV), à l’occasion des treizièmes rencontres Femmes du monde en Seine-Saint-Denis.
Pour lutter contre la récidive, associations et institutions s’intéressent de plus en plus aux profils des auteurs. « Ils choisissent la victime, l’isolent et inversent la responsabilité », poursuit Emmanuelle Piet. Dans les écoles par exemple, les garçons commencent par colporter des rumeurs pour ternir la réputation de leur future victime.

Pour garantir le succès de leur version, ils imposent la loi du silence. « Un secret pathologique qui est une règle de coercition implicite, souligne Linda Tromeleue, psychologue, qui travaille en prison avec les agresseurs. Tous se déresponsabilisent. Il y a un déni ou une minimisation de l’acte commis. Elle va de paire avec une tendance à ne pas prendre au sérieux les décisions de justice. » Corollaire de cette stratégie de déresponsabilisation, la culpabilité est inversée et c’est toujours la victime qui est incriminée.

« Ils choisissent la victime, l’isolent et inversent la responsabilité », poursuit Emmanuelle Piet.

Pour traiter ces profils violents, il faut dénouer les fils du mensonge. Un vrai enjeu tant les autorités ont tendance à se faire prendre au piège. Des rapports de police, par exemple, suivent les récits des auteurs et parlent de « jeux devant les toilettes » ou de « bousculades » pour ce qui va finir en viol. Cet « effet hypnotique puissant » des auteurs de violences entraîne un « risque de collusion » qui peut être évité par un rappel de l’acte commis, explique Emmanuelle Piet. Il faut sans cesse rappeler le réel en reprenant jusqu’au vocabulaire utilisé. « Non, monsieur, il n’y a pas de bonne baffe. » Au service pénitentiaire d’insertion et de probation du 93, la même approche est adoptée pour un travail en groupe dans lequel les autres détenus sont les vecteurs du rappel à la règle. Mais le plus important reste d’agir dès l’enfance, car les agresseurs ont très souvent d’abord été des victimes. La plupart ont subi des violences graves, sexuelles ou non, l’abandon d’au moins un des parents, une majorité a vu son père frapper sa mère. « La genèse de la violence est là, analyse Emmanuelle Piet. Il faudrait vraiment protéger les enfants, faire des signalements et les prendre en charge. On sait le faire mais ça a un coût et les départements veulent diminuer les placements à l’aide sociale à l’enfance… »

Journaliste rubrique Société

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Violences sexuelles: Comment les victimes sont-elles prises en charge par les forces de l’ordre?

Violences sexuelles: Comment les victimes sont-elles prises en charge par les forces de l’ordre?

Violences sexuelles: Comment les victimes sont-elles prises en charge par les forces de l’ordre?

15
novembre 2017
Illustration du traitement d'une plainte dans un commissariat du XIIIe arrondissement à Paris. — POUZET20MN/WPA/SIPA
VIOLENCES Policiers et gendarmes sont sensibilisés tout au long de leur carrière à cette délicate mission…
Les violences sexuelles ou conjugales ne sont pas le fruit de pulsions. « Les agresseurs ont une stratégie. C’est ce que nous avons compris après avoir écouté les témoignages de plus de 53 000 victimes », a expliqué hier Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV), à l’occasion des treizièmes rencontres Femmes du monde en Seine-Saint-Denis.
  • Les plaintes déposées pour violences sexuelles ont augmenté en octobre de 30 % en zone gendarmerie et de 23 % en zone police.
  • Policiers et gendarmes sont préparés pour accueillir les victimes mais leur formation peut être améliorée, estiment des associations.
C’est sans doute une conséquence de l’affaire Weinstein. Selon le ministère de l’Intérieur, les plaintes déposées pour violences sexuelles ont augmenté en octobre de 30 % en zone gendarmerie et de 23 % en zone police, par rapport à la même période de l’année précédente. Mais policiers et gendarmes n’ont pas attendu que le sujet soit sous la lumière médiatique pour se former à la prise en charge des femmes victimes de ce type d’infractions. « Globalement, l’accueil qui leur est réservé n’est pas mal », confie à 20 Minutes Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol.

Formation initiale et continue

Durant leur formation, les forces de l’ordre sont préparées à traiter cette délicate thématique. « Les gendarmes sont notamment formés à l’accueil du public, sensibilisés à la prise en charge des femmes victimes de violences conjugales ou sexuelles », nous explique le lieutenant-colonel Karine Lejeune, porte-parole de la gendarmerie.

Puis, au cours de leur carrière, ils assistent régulièrement à des journées de formation. « Les agents peuvent échanger avec des psychologues et des travailleurs sociaux sur la manière d’accueillir ces femmes. On leur explique par exemple qu’il y a certaines questions qu’il ne faut pas poser pour ne pas les décourager », explique une source policière.

Ces séances de formation continue permettent aussi aux forces de l’ordre « de remettre à jour les connaissances, la législation évoluant au cours des années », poursuit Karine Lejeune.

« Encourager les victimes à porter plainte »

Interrogée par 20 Minutes, Ernestine Ronai, responsable de l’ Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, estime toutefois qu’il est nécessaire que davantage de policiers et gendarmes participent à ces journées de formation consacrées à la question des violences. « Il y a eu beaucoup de fonctionnaires formés, mais sans doute pas assez », confirme également Emmanuelle Piet.

L’accueil de ces femmes constitue pourtant un enjeu majeur. « On leur propose de rencontrer une femme enquêteur, on leur explique comment l’audition va se dérouler, ce qu’il va se passer ensuite si elles veulent porter plainte, note Karine Lejeune. On leur propose aussi de les mettre en relation avec des intervenants sociaux, on leur propose le numéro d’une association d’aide aux victimes. »

« Le premier accueil est tout à fait fondamental », remarque de son côté Emmanuelle Piet. « Globalement, elles ont des chances d’être bien reçues », estime Ernestine Ronai. « Il peut arriver qu’elles soient mal accueillies, mais dans ce cas-là il ne faut pas se décourager : il faut aller dans un autre commissariat ou une autre brigade. Il faut continuer à encourager les victimes à porter plainte. »

Une audition « la moins traumatisante possible pour les victimes »

La Miprof (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains) a également élaboré des kits de formation à destination des forces de l’ordre pour les aider dans l’écoute des victimes. « L’objectif, c’est de faire en sorte que l’audition soit la plus claire possible pour les enquêteurs et les magistrats, et la moins traumatisante possible pour les victimes », assure Karine Lejeune.

Par ailleurs, des psychologues et des intervenants sociaux sont présents dans de nombreux commissariats ou brigades de gendarmerie. « On a commencé à augmenter leur nombre. Mais il faut continuer cet effort. Il y a des professionnels chargés de l’accompagnement et de l’accueil des personnes. Et ça facilite le travail des policiers, indique Ernestine Ronai. C’est aussi un plus pour les femmes victimes. Ça facilite la prise de plainte derrière. »

Des référents sur cette thématique sont présents dans de nombreuses gendarmeries, souligne Karine Lejeune. « Ils ont pris contact en amont avec les associations, les travailleurs sociaux… L’objectif est que le parcours de la victime soit le plus fluide possible. » En France, 84.000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes de viol ou tentative de viol en un an. Or, seules 10.461 plaintes de femmes ont été déposées, selon le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Thibaut Chevillard

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