Périgueux : 12 ans de prison pour le psychiatre Daniel Cosculuella pour viols sur des patientes
La première plainte date de 1997 : il aura donc fallu 12 années de procédures pour que la Cour d’Assises de Périgueux puisse rendre son verdict : 12 ans de réclusion pour viol sur ses patientes pour le psychiatre Daniel Cosculuella.
12 longues années pendant lesquelles, la parole des victimes a été niée, occultée et rendue inaudible par ce psychiatre qui a usé et abusé des recours et autres manoeuvres de procédures pour échapper à la justice et verrouiller ainsi le débat.
La longueur de cette procédure illustre les obstacles rencontrés par les victimes pour faire valoir leurs droits dans une société qui leur oppose celui des auteurs de violences, qui oppose leur voix à celle de leurs agresseurs, qui oppose la présomption de crédibilité à la présomption d’innocence. Or cette parole des victimes ne doit pas être remise en cause car elle rend le secret difficile à vivre par peur du regard social sur leur histoire et de que l’on pensera d’elles et ce, d’autant plus fortement que le savoir et le statut social sont utilisés par certains auteurs comme emprise, instruments de domination et de manipulation au moment des faits et qu’ils sont réutilisés lors des procès pour discréditer les victimes.
La réalité des violences vécues par les femmes se heurte toujours à ce mur que notre société entretient en banalisant encore trop cette violence tant elle est difficile à entendre, à admettre.
Le Planning Familial et le Collectif Féministe contre le Viol, parties civiles témoignent d’une constante dans les procès pour viols, incestes ou toutes autres formes de violences : la longueur des procédures et la difficulté d’écoute de la parole des victimes surtout lorsqu’elles sont femmes.
Associations féministes, nous avons rendu visibles les violences faites aux femmes, nous avons soutenu et accompagné ces femmes tout au long de cette épreuve et savons combien elle nécessite de courage et de ténacité.
Leur combat constitue un encouragement pour toutes les victimes qui n’ont pas encore trouvé le soutien nécessaire pour prendre la parole et dénoncer les auteurs de ces crimes, quels qu’ils soient. Aucun statut social, aucune profession n’est et ne peut être une garantie d’impunité.
Le Planning Familial et le Collectif Féministe Contre le Viol continueront d’être aux côtés des victimes, parce que rien ne peut justifier la violence subit par les femmes.
Contacts :
Marie-Pierre Martinet, Le Planning Familial : 01 48 07 81 00 / 06 70 19 83 48
Collectif féministe contre le Viol – « Viols-Femmes-Informations »: 0.800.05.95.95.