Réaction à Arrêt sur images : « Divorces : l’arme du soupçon »
Le Collectif Féministe Contre le Viol a pour objectif de porter la parole des victimes de viols, que la victime soit un enfant, un adulte, un homme ou une femme. Le chiffre qu’elle a communiqué à Envoyé Spécial lors de la diffusion le 13 Mars 2003 de l’émission : « Divorces : l’arme du soupçon » est bel et bien présent dans la publication de l’IHESI 1à la page 40, à savoir : « le taux de fabulation ou d’amplification des faits ne dépasse pas 3 à 8% ».
Le chiffre utilisé par Arrêt sur Images se réfère à une parole des parents et non à celle de l’enfant victime. Hors, notre pratique consiste justement à entendre la parole des victimes, que celle-ci passe par des mots ou des maux. Notre pratique (plus de 25000 témoignages en 17 ans) nous a permis de publier de nombreuses statistiques concernant les viols, statistiques qui ont d’ailleurs été confirmées récemment par l’enquête de l’ENVEFF 2. Nos statistiques rendent compte que la majorité des viols ont lieu dans la famille.Il est dangereux de minimiser un tel phénomène.
Ridiculiser et ironiser sur la seule association d’aide aux victimes susceptibles de produire des statistiques en matière de viol revient à prendre la défense des agresseurs.
A souligner qu’Arrêt sur Images a pris soin de masquer à l’image le chiffre auquel nous faisons référence en préférant y superposer en gros le chiffre sur lequel se fonde leur argumentaire.
De plus, les commentaires en voix off sur fond d’image de notre travail au jour le jour, induit forcément sur le téléspectateur l’idée que l’association ne se base sur une source établie pour réagir et défendre les victimes. Il s’agit bel et bien d’une manipulation de l’image.
(1) IHESI : Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieure. (2) ENVEFF : Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France.