Stop au déni des atteintes sexuelles dans les médias !
Un acte sexuel entre un-e adulte et un-e enfant ne peut pas être une « histoire d’amour »: c’est une atteinte sexuelle. Stop au déni des atteintes sexuelles dans les médias !
En juin 2013 à Lille, une enseignante a été mise en examen pour atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans par personne ayant autorité, puisque la mineure victime avait entre 12 et 14 ans et était son élève. La presse a relayé cette décision judiciaire et son contexte qui ont suscité de nombreuses réactions. Le procès a finalement été renvoyé au 23 septembre 2013.
Nous, Collectif Féministe Contre le Viol, sommes choquées par certains des articles parus sur cette affaire. On a pu lire dans la presse de nombreuses réactions qui n’aident pas les personnes auxquelles il faudrait prioritairement s’adresser, à savoir les victimes de violence sexuelle.
Non, une auteure d’atteinte sexuelle ne peut pas être « l’amante » de sa victime. Non, poser des actes sexuels sur une enfant ne peut pas être un acte « d’amour » ni s’expliquer par la « passion ». Non, il n’y a pas d’histoire « particulière » d’atteinte sexuelle, pas d’exception au délit. Non, l’homophobie ne doit pas servir d’alibi à la pédocriminalité. Non, on ne « succombe » pas à la « pédophilie », mais on met en place une stratégie pour imposer des actes sexuels à des enfants en toute impunité.
Les violences sexuelles sont des actes de domination qui visent à utiliser les victimes, quelles que soient l’identité et l’orientation sexuelles de l’agresseur et de la victime. Une « histoire d’amour » entre un-e enseignant-e et un-e élève ne peut justifier que le-la premièr-e touche ou pénètre le-la seconde, d’autant que le libre consentement d’une enfant de 14 ans face à une adulte qui a autorité sur elle peut être questionné. C’est une atteinte sexuelle, c’est interdit et puni par la loi :
« Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de quinze ans est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende » – Article 227-25 du Code pénal.
Cinq circonstances aggravantes sont prévues par l’article 227-26 du Code pénal punissables alors de 10 ans d’emprisonnement et de 150000 euros d’amende, dont les cas d’atteintes commises par un ascendant, ou par une personne ayant autorité sur la victime, ou bien par une personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions.
Les personnes victimes d’atteinte sexuelle, d’agression sexuelle ou de viol ne sont en rien responsables des actes qu’elles ont subis, elles n’y sont pour rien. Elles peuvent trouver l’aide dont elles ont besoin en appelant Viols-Femmes-Informations 0 800 05 95 95, numéro national, anonyme et gratuit d’un poste fixe, du lundi au vendredi, de 10h à 19h.
Le Collectif Féministe Contre le Viol.
Cette affaire n’est pas unique ; pour exemple, la récente condamnation par le tribunal de Meaux (Seine-et-Marne) d’une enseignante de 30 ans pour avoir « entretenu une relation » avec un de ses élèves de 14 ans, échangeant avec lui des « messages enflammés » sur messagerie ou au téléphone. « Le tribunal a tenu à rappeler les limites de la loi pénale ».