Dans tous les cas, ce sont les agresseurs qui violent et non les situations qui basculent !
Dans tous les cas, ce sont les agresseurs qui violent et non les situations qui basculent !
Réaction du Collectif Féministe Contre le Viol suite à la publication du flyer présentant la cellule d'écoute à destination des professionnel.les du spectacle vivant victimes de violences sexuelles.Paris, le 3 novembre 2020
Il est temps que la responsabilité des violences repose exclusivement sur les agresseurs. Quelles que soient les circonstances, ce sont toujours les agresseurs qui sont responsables des violences.
Le document produit par la cellule d’écoute (extrait ci-dessous dans l’encart bleu) semble dire le contraire mais reprenons quelques points ensemble, car les mots ont un sens :
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- Ce ne sont ni les relations qui basculent, ni les situations qui dérapent : ce sont les agresseurs qui violent en organisant une stratégie spécifique, claire ;
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- Que ce soit dans le milieu du spectacle, le milieu de l’éducation ou encore dans le milieu de la santé, les agresseurs instaurent un rapport de domination pour commettre des violences sexuelles en usant de leur statut, de leur « autorité » ;
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- La loi reconnaît la commission d’un viol par autorité comme une circonstance aggravante dans l’article 222-24 du CP. Ainsi, l’agresseur encourt une peine de vingt ans de réclusion criminelle quand le viol est commis « par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions ».
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Si vous avez été victime de violences sexuelles, vous pouvez nous appeler, du lundi au vendredi, de 10h à 19h.
Des écoutantes sont là pour vous soutenir et vous accompagner. Vous n’êtes pas seule.
Viols Femmes Informations
0 800 05 95 95
Anonyme et gratuit, y compris depuis les portables
Du lundi au vendredi, de 10h à 19h
Violences Sexuelles dans l'Enfance
0 805 802 804
Anonyme et gratuit, y compris depuis les portables
Du lundi au vendredi, de 10h à 19h
Communiqué de presse – En 2020, le devoir conjugal s’impose toujours aux femmes en France
Communiqué de presse – En 2020, le devoir conjugal s’impose toujours aux femmes en France
Communiqué du Collectif Féministe Contre le Viol et de la Fondation des Femmes
Paris, le 1er octobre 2020
En France, pour la justice du XXIème siècle, avoir des relations sexuelles avec son mari reste un devoir, refuser, une faute. C’est la conséquence choquante d’une décision de la Cour de Cassation en septembre dernier dénoncée par la Fondation des Femmes et le Collectif Féministe contre le Viol.
Après un premier arrêt de la Cour d’appel qui avait prononcé un divorce aux torts exclusifs d’une épouse au motif qu’elle n’aurait pas “honoré le devoir conjugal” à l’égard de son époux, la Cour de cassation a rejeté, sans justifications, en septembre dernier, le pourvoi de la victime.
Rappelons que le « devoir conjugal » n’existe pas dans la loi. Il existe de fait parce que des juges ont choisi d’interpréter la loi de manière à ce que le « devoir conjugal » découle du devoir de cohabitation des époux. Cela revient à imposer aux personnes mariées d’avoir des relations sexuelles et, par là même, contredit les textes sur le viol. Pourtant, la même Cour de Cassation avait été pionnière, dès les années 90, à reconnaître l’existence du viol conjugal, entré depuis dans la loi le 4 avril 2006.
La Fondation des Femmes et le Collectif Féministe contre le Viol s’indignent du refus de la Cour de cassation de se prononcer alors qu’elle avait l’occasion de faire disparaître cette aberration juridique : refuser d’avoir des rapports sexuels au sein du couple est une faute civile, mais obliger son conjoint est un crime de viol. Les associations s’étonnent d’ailleurs de la discrétion affichée par la Cour, qui a choisi de prendre une décision de rejet qui, du fait de son absence de motivation, ne sera pas publiée. Partout en France, des juges pourront continuer de prononcer le divorce aux torts exclusifs des époux.ses qui refusent des rapports sexuels.
L’enjeu est grave, et les associations rappellent qu’il a fallu de nombreuses années de lutte pour pénaliser cette zone de non-droit où l’on sait que se produisent la majorité des viols (dans 45% des viols et tentatives de viols, l’agresseur est le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime*). Laisser le « devoir conjugal » c’est maintenir un outil d’intimidation pour les agresseurs sexuels violeurs dans le couple.
La justice pourrait être un moteur puissant au service de l’émancipation des femmes et de la lutte contre les violences sexuelles dont elles sont victimes. Pour s’inscrire dans la lignée de Gisèle Halimi et reprendre ses mots, il existe des lois ineptes, à nous d’en faire le procès. Il est impérieux, pour les droits des femmes, que la Cour de cassation se ressaisisse.
*MIPROF, Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes n°14, novembre 2019
A propos de la Fondation des Femmes
La Fondation des Femmes, sous égide de la Fondation de France, est la fondation de référence en France sur les droits des femmes et la lutte contre les violences dont elles sont victimes. Grâce aux dons qu’elle reçoit, elle apporte un soutien financier, juridique et matériel aux initiatives associatives à fort impact, sur tout le territoire.
La Force juridique de la Fondation des Femmes est un réseau de plus de 200 avocat.e.s, professionnel.le.s du droit et expert.e.s bénévoles au service des Droits des femmes.
A propos du CFCV
Créé en 1985, le Collectif Féministe Contre le Viol est l’association nationale de défense des droits des victimes de viols et d’agressions sexuelles. Gérant la ligne téléphonique nationale « Viols Femmes Informations – 0 800 05 95 95 », le CFCV soutient et accompagne les victimes de viols et d’agressions sexuelles.
L’association s’engage aux côtés des victimes de violences sexuelles par différentes actions (groupes de parole, accompagnements solidaires aux procès, actions de formations et de prévention, participation aux instances officielles…). L’association contribue ainsi à ce que chacun-e prenne conscience de la réalité de ces violences et de leurs conséquences.
Vidéo « Ma première fois était un viol, et maintenant ? »
Vidéo « Ma première fois était un viol, et maintenant ? »
Relai Médias : Appel à témoignages Europe 1 – Viol conjugal
Le CFCV partage cet appel à témoignage
Nous imaginons qu’il est difficile d’en parler. De mettre des mots dessus. Accepter que l’on a vécu l’inimaginable. Pourtant, certaines d’entre vous souhaiteront peut-être témoigner. Nous raconter leur histoire.
Olivier Delacroix prépare une émission de témoignages sur Europe 1 le mardi 6 novembre sur le viol conjugal. L’angle sera : « comment lever le tabou ? ».
Je me permets donc de venir vers vous pour savoir si vous seriez prête à nous parler de votre histoire.
Tout se déroule par téléphone, nous pouvons même modifier la voix et changer votre prénom au besoin. L’émission se déroule mardi 6 novembre entre 15h et 16h (il faut pouvoir être disponible une quinzaine de minutes environ) mais nous nous appellerons en amont pour que vous me racontiez tout, et que je puisse répondre à vos questions si vous en avez.
Vous pouvez me faire un mail à angele.chatelier@europe1.fr je suis à votre entière disposition.
Merci infiniment.