Contre Tribune des 1000

Contre Tribune des 1000

Tribune de Violette Versaevel et Yasmine Boirie 

Pétition à signer ici

 

Nous sommes deux jeunes filles de 17 ans. Nous ne sommes ni expertes en féminisme ni particulièrement engagées dans la lutte pour les droits des femmes, certainement parce que nous pensions la question révolue depuis le temps qu’on en parle et aussi parce que les dernières révélations en matière de harcèlement nous ont laissé croire que, la parole étant libérée, aucun homme n’oserait plus faire à personne ce qu’on pourrait lui reprocher… Et puis nous avons lu la tribune pour la « liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle »… La lecture en fut douloureuse. Nous nous sommes premièrement demandé pour qui ce fameux droit à être importunée était réclamé. Nous doutons en effet que mesdames de Menthon, Lévy et Deneuve promeuvent ce droit pour elles-mêmes…

Nous comprenons donc assez vite que cette tribune serait une sorte de legs pour nous, les futures usagères des transports en commun. Ainsi donc mesdemoiselles, semblent ainsi nous dire nos 100 mères, vous attend un modèle de société où il faudrait que vous ayez de la compassion pour ces messieurs, jeunes et vieux, qui auraient la délicate attention de se frotter à vous ! Une société dans laquelle nous devrions apprendre à taire, voire à apprécier les agressions que nous subissons (pardon, que nous réclamons) ! Anachronique ? Non, c’est moderne…

Mais on ne veut plus se taire. Nous voulons faire entendre notre voix. Nous voulons que vous, mesdames, prenez conscience de l’ampleur de ce phénomène d’agressions quotidiennes que vous qualifiez de nécessaires. Le traumatisme d’un attouchement ou d’un viol est réel et certaines d’entre nous (qui prenons certainement plus souvent les transports en commun que vous) sont là pour en témoigner. Certaines jeunes filles nous ont envoyé des témoignages de harcèlement moral qu’elles ont vécu dès le plus jeune âge, d’autres d’attouchements dans le métro dès 8 heures du matin, sous le sac à dos, d’autre encore de l’oppression qu’elles ont subi sur leur lieu de stage ou de formation. A lire tous ces témoignages, nous avons compris que, au-delà de cette « tribune des 100 », il existe un mépris bien plus ancré dans notre société de celles qui défendent le droit des femmes à être libres et respectées, celles qu’on appelle les « féministes » parce qu’elles sont des femmes et qu’elles refusent de se cacher.

Nous sommes les futures femmes de cette société

Nous ne sommes en effet pas les filles de Simone de Beauvoir, nous n’avons ni lu ni étudié l’histoire du féminisme ; nous n’avons aucune référence ni lettre de recommandation de « sommités » mais nous, nous sommes les futures femmes de cette société et nous refusons le modèle que vous nous présentez.

Plus encore, nous refusons votre modèle d’éducation. Nous ne sommes pas à la recherche ni de la protection ni de la « virilité ». La protection, nous voulons nous l’assurer quand nous nous levons tous les matins pour aller étudier ou que nous rentrons tard de soirée. Nous la voulons également sur notre futur lieu de travail et plus globalement dans notre société, où nous attendent inégalités salariales, plafond de verre, choix imposés entre carrière et famille… problèmes toujours pas réglés et qui s’ajoutent d’ores et déjà à une confiance en soi en moyenne inférieure à nos camarades de classe masculins. A qui la faute ? Aux féministes « embourgeoisées » ou à la vision, que vous contribuez à disséminer, de la femme désirable et désirée ?

Si nous voulons plaire parfois, nous voulons également travailler et être prises au sérieux. Nous voulons être payées comme les hommes voire plus quand c’est mérité. Et nous voulons pouvoir marcher dans la rue sans avoir à redouter notre « Dom Juan maladroit » qui se frotterait contre notre jean ou notre jupe, qui nous « volerait » un baiser ou pire, nous forcerait à aboutir à des rapports non consentis.

Voilà ce qu’est notre vision des droits nécessaires à notre liberté, à nous, les futures femmes de la société.

 

 

 

Tribune de Violette Versaevel et Yasmine Boirie 

Pétition à signer ici
Appel à témoins de l’AIVI : parents protecteurs

Appel à témoins de l’AIVI : parents protecteurs

Appel à témoin de l’AIVI (Association internationale des victimes de l’inceste) à voir sur le site de l’association.

L’Association Internationale des Victimes d’Inceste, en collaboration avec SOS Les Mamans, lance une nouvelle enquête sur les Parents Protecteurs.

Les buts de cette enquête

L’AIVI prépare un Dossier Expert destiné à aider les parents protecteurs, c’est à dire les parents dont un enfant mineur (de 0 à 18 ans) a subi un viol ou une agression sexuelle, et qui ont cherché à le protéger. Ce guide aidera nos adhérents dans leurs démarches : police, justice, soins …

Ce document offrira une compilation d’informations pratiques étayées par des témoignages concrets d’adhérents ayant été confrontés à ces situations.

Votre expérience de parent protecteur est susceptible d’aider grandement d’autres parents en leur facilitant contacts et démarches pour leur éviter des pièges qui peuvent être dramatiques (il arrive même que l’enfant agressé soit confié par la justice à son parent agresseur !).

Par ailleurs les données quantitatives et qualitatives obtenues lors de notre enquête seront compilées sous la forme d’une étude publiquement disponible et qui pourra orienter nos actions militantes devant le Parlement (pour changer la loi) ou le Gouvernement (pour réformer la protection de l’enfance et le fonctionnement de l’institution judiciaire).

Notre but est simple: protéger les enfants contre les agressions sexuelles intra-familiales. Et c’est pourquoi nous avons besoin de votre aide.

Comment participer ?

Toutes les parents dont un enfant a subi des agressions sexuelles intra-familiales et qui ont agi pour chercher à le protéger sont éligibles pour participer à l’enquête.

Afin de participer, il faut au préalable vous enregistrer sur le site AIVI. C’est une mesure technique destinée à garantir la qualité des données et à éviter le spam ou le vandalisme de ce questionnaire.

Cette inscription est gratuite, nous respectons votre vie privée, nous n’envoyons aucun email (sauf si vous vous inscrivez explicitement à la newsletter de l’AIVI), et nous ne partageons vos données personnelles en aucun cas.

En répondant au questionnaire, vous acceptez que tout ou partie de votre témoignage soit utilisé pour la rédaction du Dossier Expert et de l’Etude de l’AIVI. Pour mémoire ce guide est réalisé par des personnes bénévoles dans le seul but de favoriser l’entraide entre victimes de pédo-criminalité.

Un grand MERCI pour votre précieuse contribution !

Etape  1 : créer un compte sur le site AIVI (si vous n’en avez pas déjà)

Étape 2: vous connecter 

Étape 3: répondre au questionnaire (menu Vous Mobiliser / Nos Enquêtes / Parent Protecteur)

Le CFCV à l’Assemblée nationale : intervention d’Emmanuelle Piet

Le CFCV à l’Assemblée nationale : intervention d’Emmanuelle Piet

Colloque à l’Assemblée Nationale

Intervention d’Emmanuelle Piet,
Présidente du CFCV

Novembre 2017

 

Lien : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.5222100_5a15929dee30b.delegation-aux-droits-des-femmes--colloque-viols-et-culture-du-viol--mieux-definir-l-inacceptable-22-novembre-2017#

 

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FEMMES ET VIOLENCES SEXUELLES : Emmanuelle Piet raconte ses expériences et ses rencontres

FEMMES ET VIOLENCES SEXUELLES : Emmanuelle Piet raconte ses expériences et ses rencontres

FEMMES ET VIOLENCES SEXUELLES : Emmanuelle Piet raconte ses expériences et ses rencontres

25
novembre 2017
Photographie
La journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes s’est déroulée en deux temps vendredi au Creusot.
Elle a débuté en  matinée avec une rencontre et sensibilisation par le réseau VIF du Creusot, des élèves des classes de première du lycée Léon Blum. Et elle s’est poursuivie à l’Arc, en tout début d’après-midi, avec une conférence « femmes et violences sexuelles » avec notamment l’intervention du docteur Emmanuelle Piet, médecin de protection maternelle et infantile (PMI) et présidente du collectif féministe contre le viol.
L’objectif de cet après-midi, était d’informer et de répondre aux questions des professionnels sur le thème des violences sexuelles. « Ces professionnels pour la plupart font partie des réseaux VIF (Violences intrafamiliales) mis en place depuis 2008. Le Creusot est la première ville qui a mis en place le réseau VIF en 2008, et a signé la charte de déontologie…» a déclaré Nathalie Bonnot, la déléguée départementale aux droits des femmes à l’égalité.
Emmanuelle Piet (…) a fait part de ses expériences en région parisienne et a invité l’assistance à se poser certaines questions
David Marti maire du Creusot est intervenu ensuite, en sa qualité de président du CISPD qui englobe sept communes (Le Creusot, Le Breuil, Torcy, Montchanin, Ecuisses, Montcenis et Saint-Sernin). Il précédait Emmanuelle Piet qui, pour la majorité de son propos, a fait part de ses expériences en région parisienne et a invité l’assistance à se poser certaines questions sur la trop lente émancipation de la femme, sur les agresseurs sexuels, leurs stratégies (toujours la même) et les scénarios que ceux-ci ont en tête sur le choix de leur victime par exemple.

Pendant  toute la durée de son intervention, Emmanuelle Piet a expliqué ses rencontres avec les agresseurs, avec les victimes. Elle a abordé aussi les injonctions de silence de l’agresseur, les flous juridiques et les conséquences pour les victimes…
Utilisant des mots forts et quelques fois durs, l’intervenante a laissé la salle pratiquement sans voix. Manière peut-être, de mieux faire prendre conscience de ce fléau récurrent. Pendant plus de deux heures, il est vrai que l’assistance, dont une majorité de femmes, est restée très silencieuse… devant les faits racontés.

 

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« Les agresseurs ont une stratégie, ils choisissent leur victime »

« Les agresseurs ont une stratégie, ils choisissent leur victime »

« Les agresseurs ont une stratégie, ils choisissent leur victime »

24
novembre 2017
Photographie
Pour mieux protéger les femmes et les enfants victimes de violences, il faut aussi s’intéresser aux profils des auteurs, à leurs mécanismes psychologiques de déresponsabilisation.
Les violences sexuelles ou conjugales ne sont pas le fruit de pulsions. « Les agresseurs ont une stratégie. C’est ce que nous avons compris après avoir écouté les témoignages de plus de 53 000 victimes », a expliqué hier Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV), à l’occasion des treizièmes rencontres Femmes du monde en Seine-Saint-Denis.
Pour lutter contre la récidive, associations et institutions s’intéressent de plus en plus aux profils des auteurs. « Ils choisissent la victime, l’isolent et inversent la responsabilité », poursuit Emmanuelle Piet. Dans les écoles par exemple, les garçons commencent par colporter des rumeurs pour ternir la réputation de leur future victime.

Pour garantir le succès de leur version, ils imposent la loi du silence. « Un secret pathologique qui est une règle de coercition implicite, souligne Linda Tromeleue, psychologue, qui travaille en prison avec les agresseurs. Tous se déresponsabilisent. Il y a un déni ou une minimisation de l’acte commis. Elle va de paire avec une tendance à ne pas prendre au sérieux les décisions de justice. » Corollaire de cette stratégie de déresponsabilisation, la culpabilité est inversée et c’est toujours la victime qui est incriminée.

« Ils choisissent la victime, l’isolent et inversent la responsabilité », poursuit Emmanuelle Piet.

Pour traiter ces profils violents, il faut dénouer les fils du mensonge. Un vrai enjeu tant les autorités ont tendance à se faire prendre au piège. Des rapports de police, par exemple, suivent les récits des auteurs et parlent de « jeux devant les toilettes » ou de « bousculades » pour ce qui va finir en viol. Cet « effet hypnotique puissant » des auteurs de violences entraîne un « risque de collusion » qui peut être évité par un rappel de l’acte commis, explique Emmanuelle Piet. Il faut sans cesse rappeler le réel en reprenant jusqu’au vocabulaire utilisé. « Non, monsieur, il n’y a pas de bonne baffe. » Au service pénitentiaire d’insertion et de probation du 93, la même approche est adoptée pour un travail en groupe dans lequel les autres détenus sont les vecteurs du rappel à la règle. Mais le plus important reste d’agir dès l’enfance, car les agresseurs ont très souvent d’abord été des victimes. La plupart ont subi des violences graves, sexuelles ou non, l’abandon d’au moins un des parents, une majorité a vu son père frapper sa mère. « La genèse de la violence est là, analyse Emmanuelle Piet. Il faudrait vraiment protéger les enfants, faire des signalements et les prendre en charge. On sait le faire mais ça a un coût et les départements veulent diminuer les placements à l’aide sociale à l’enfance… »

Journaliste rubrique Société

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