9, Nov, 2019 | Communiqué, Pétition
Interviews, reportages, avant-premières… Roman Polanski fait la promotion de son dernier film, J’accuse, depuis plusieurs semaines. Le long métrage traite de l’affaire Dreyfus, à laquelle le réalisateur ne cesse de comparer ses propres poursuites judiciaires. Pour rappel, la justice américaine a retenu contre lui plusieurs chefs d’accusation en 1977, parmi lesquels viol sur mineur et par sodomie. La victime était une enfant de 13 ans qu’il avait préalablement droguée. En cours d’accord avec le juge s’occupant de l’affaire, Roman Polanski s’était empressé de quitter les États-Unis pour la France, d’où il ne peut pas être extradé. Un mandat d’arrêt international est toujours en vigueur contre lui, tandis que trois autres femmes ont eu le courage de sortir du silence pour l’accuser à leur tour de viol.
Comme Roman Polanski, Tariq Ramadan est en pleine promotion de son dernier livre, Devoir de vérité. Comme Roman Polanski, Tariq Ramadan compare son cas à celui de l’affaire Dreyfus. Comme Roman Polanski, Tariq Ramadan est poursuivi pour viol. Il est mis en examen dans deux affaires en France. Deux autres plaintes, toujours pour viol, ont été déposées en 2018, dont l’une pour viol en réunion. Tariq Ramadan est également poursuivi en Suisse, dans une cinquième affaire de viol.
En 2019, deux hommes de pouvoir accusés de viols aggravés se comparent ainsi éhontément à Alfred Dreyfus, un homme de fidélité et de devoir, victime d’antisémitisme et de mensonge d’État.
Honte à Roman Polanski et Tariq Ramadan, qui, pour faire oublier leur indignité, instrumentalisent la mémoire de cet homme d’honneur !
Honte à tous ceux qui se font leurs porte-paroles.
Collectif féministe contre le viol
Encore feministes !
Elu·es contre les violences faites aux femmes
C’est pas sorcier,
Ligue du droit international des femmes
22, Juil, 2019 | Communiqué
ou comment le Groupe France Télévisions participe à inverser la culpabilité et invisibiliser le passé criminel du réalisateur.
La sortie du film “J’accuse” réalisé par Roman Polanski est annoncée pour le 13 novembre. Ce film traitant de l’Affaire Dreyfus est coproduit par France 2 Cinéma et France 3 Cinéma. Ces filiales du Groupe France Télévisions sélectionnent un certain nombre de projets par an dans le cadre de leur mission de soutien du cinéma français.
2017 fut partout dans le monde un séisme ; les sociétés prennent leurs responsabilités, les associations sont mobilisées, les violeurs ont baissé la tête, les victimes ont relevé la leur, mais les Institutions publiques françaises s’acharnent à faire régner Polanski en maitre et la France demeure immuable pays de la culture du viol.
En soutenant financièrement “J’accuse”, le Groupe France Télévisions persiste à invisibiliser le passé délictueux de Roman Polanski et à participer à la culture de l’impunité des violences sexuelles.
Est-ce intelligible, responsable, admissible, que le Service Public mette nos moyens à la disposition d’un homme inculpé pour viol sur mineure, fuyant la Justice, mis en cause dans de nombreux autres viols, pour porter les valeurs de justice et de vérité qui sont au cœur de l’Affaire Dreyfus ?
Zola disait “Il n’est de justice que dans la vérité”. De l’art de s’arranger avec la vérité pour se blanchir devant l’Histoire, sera le bon usage que Polanski fera de cette nouvelle tribune offerte par le Groupe de service public !
(Le film étant annoncé depuis des années, nous avons souvent pu lire que Polanski voit dans l’Affaire Dreyfus un écho à sa propre affaire, à nouveau récemment dans l’article d’Eric Mandel, JDD du 5 mai)
En jeu, l’image et la dignité de la France, la justice et la vérité, la fierté de notre Histoire et l’avenir de nos filles, l’honneur d’un Capitaine et … le respect des citoyen-nes français-es contribuables !!!
Le Collectif Féministe Contre le Viol
Contact Presse
01 45 82 73 00
collectiffeministe.contreleviol@orange.fr
12, Mar, 2019 | A la une, Ressources
« A thousand girls like me » est un documentaire de Sahra Mani. Basé sur une histoire vraie, il brise le tabou de l’inceste en Afghanistan et raconte le combat de Khatera, victime de son père.
Viols Femmes Informations
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24, Oct, 2018 | A la une, Pétition
Le CFCV relaie la pétition de l’association MoiAussiAmnésie
Une pétition à signer
https://chn.ge/2NXIrhb
Bonjour à toutes et à tous,
Depuis le lancement de la pétition hier soir, nous sommes plus de 2.500 signataires à réclamer l’instauration d’un seuil d’âge strict de non consentement pour protéger les mineurs.
Dans cette scandaleuse affaire, le parquet de Versailles a décidé de renvoyer pour atteinte sexuelle deux pompiers, qui avaient été mis en examen pour viols sur mineurs, car il a estimé que « le défaut de consentement » de la jeune victime de 14 ans (13 ans au début des faits), était « insuffisamment caractérisé ».
S’il appartient au juge d’instruction de prendre la décision finale, ce réquisitoire est la première affaire médiatisée de déqualification requise d’un viol sur mineure depuis le vote de la loi sur les violences sexuelles et sexistes, dite Loi Schiappa, le 1er août dernier.
Cette loi étant d’application immédiate après son entrée en vigueur le 6 août, c’est bien sur la base de l’article 2 que s’est fondé le parquet.
Pour rappel, le contenu de cet article: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2018/8/3/JUSD1805895L/jo/texte
Cette victime qui a vécu une grave dépression après les faits, des crises suicidaires majeures était dans un état de grande vulnérabilité. En outre au moment des faits, elle était sous traitement médicamenteux lourd pour spasmophilie.
La loi Schiappa ne va donc rien changer en matière de protection des mineurs. La terrible impunité et la correctionnalisation massive des viols vont se poursuivre.
Il est d’autant plus urgent d’instaurer un seuil d’âge strict. De criminaliser tout acte sexuel commis par un adulte sur un enfant. De juger le viol comme un crime. #PasDeJusticePasDePaix
Mié Kohiyama, présidente de l’association MoiAussiAmnésie
Rappel des faits :
–AFFAIRE DE #VERSAILLES: TENTATIVES DE SUICIDES, DÉSCOLARISATION…: LES COULISSES DU TRAUMATISME VÉCU PAR JULIE, LA VICTIME–
Chères amies et chers amis,
Dans le cadre de notre combat global contre les violences sexuelles, j’ai décidé de vous parler de Julie (prénom d’emprunt), la victime concernée par la décision du parquet de Versailles qui a requalifié en atteintes sexuelles les viols qu’elle a subis de la part de pompiers entre 13 et 15 ans. Décision justifiée par l’incapacité à caractériser son défaut de consentement…
Je vous en parle en accord avec les personnes concernées parce que nombre de responsables se moquent du sort quotidien réservé aux victimes de violences sexuelles et qu’il est temps d’ouvrir les yeux sur cette dure réalité qui touche un très grand nombre de personnes en France.
En 2009, Julie est en quatrième. C’est une brillante et excellente élève qui a sauté une classe. Elle est en bonne santé. Un jour elle fait un malaise et l’école appelle les pompiers. L’un d’eux la contacte ensuite via les réseaux sociaux. L’engrenage infernal commence. Il dure deux ans pendant lesquels Julie a subi plusieurs viols en réunion commis par des pompiers. Son numéro de portable circule dans les casernes.
Dès les premiers viols, elle fait de graves crises de tétanie. Très vite elle est déscolarisée et son état psychologique se dégrade. Sa mère alors institutrice s’arrête de travailler pour prendre soin d’elle. Julie développe une phobie sociale qui l’empêche de sortir de chez elle pendant quatre ans. Elle se scarifie et fait plusieurs tentatives de suicide. Elle est alors placée sous anxiolytiques et neuroleptiques. Un traitement lourd…
Pendant ces deux années, elle ne parvient pas à révéler ce qu’elle subit à ses parents (son père est avocat). A 15 ans, à la suite d’un nouveau viol collectif, elle arrive enfin à parler à sa mère, qui l’accompagne immédiatement déposer plainte. Une vingtaine de pompiers auraient reconnu les interactions sexuelles devant la juge d’instruction.
Julie vit l’ensemble de la procédure judiciaire comme une mise en accusation, un déni de justice et un traumatisme supplémentaire qui réactivent sans arrêt sa mémoire traumatique des viols. En 2014 et en 2017, elle fait deux tentatives de suicide. L’une d’elles la plonge dans un coma de cinq jours.
Aujourd’hui Julie a 23 ans. La décision du parquet de déqualifier les viols suscite en elle désespoir et terrible sentiment d’injustice. Elle a également très mal vécu la lecture de certains articles de presse qui ont repris –sans recul et au mépris de sa dignité– l’information sans intérêt ni fondement la disant “fichée comme nympho” chez les pompiers.
Pour conclure, le viol d’un enfant est un crime. Déqualifier c’est mal nommer. Et mal nommer “ajoute aux malheurs du monde”. Le système judiciaire protège mal les enfants victimes de violences. Une enfant de 13 ans n’a pas la maturité suffisante pour sortir d’une telle spirale infernale mise en place par des adultes. Seuls des professionnels et adultes bienveillants peuvent l’y aider comme cela a été le cas pour Julie.
Il s’agit de la première affaire médiatisée sur la mise en oeuvre de l’article 2 de la #loiSchiappa ayant précisé la définition de la contrainte. Article qui ne change donc strictement rien à la situation actuelle: la pédocriminalité reste quasi totalement impunie et la correctionnalisation des viols massive.
Il est impératif que tout acte sexuel commis par un adulte sur un enfant soit considéré comme un crime. Le cas de Julie est malheureusement loin d’être isolé. Chaque jour en France, les victimes de ces crimes souffrent de l’absence de reconnaissance de la part de la société et de l’institution judiciaire, sans compter l’absence de soins adaptés. Des situations intolérables menant à de nombreux suicides qui doivent cesser.
Mié Kohiyama, présidente de l’association MoiAussiAmnésie
https://chn.ge/2NXIrhb
12, Juil, 2018 | A la une, Ressources
Recommandations lectures
Près de 25 % des filles subissent une expérience à caractère sexuel avec un adulte avant l’âge de treize ans. Les deux tiers des victimes d’agressions sexuelles sont âgés de moins de dixhuit ans. Dans 98 % des cas, l’agresseur est de sexe masculin, mais plus de 20 % des agresseurs sont âgés de moins de dix-huit ans. Et notre société érotise outrageusement les filles, ce qui n’est pas sans conséquence.
Les récits de Jeanne Cordelier et de Mélusine Vertelune portent sur un type d’agression à caractère sexuel particulier, celui qui est défini comme incestueux. La fillette, qui en est victime, est complètement démunie, car une personne censée la protéger et l’aimer l’agresse, en fait son objet sexuel. La plupart du temps, la fillette se tait, par honte, par peur, par soumission à son entourage, parce qu’elle sait qu’elle ne sera pas crue. Et si elle parle, on la fait taire. Ainsi, en toute impunité se perpètrent des crimes aux conséquences dévastatrices sur les plans physique et psychologique.
Or, certaines, un jour, décident courageusement de briser le silence, un silence lourd, étouffant, accablant. Mélusine Vertelune nous raconte sans fard ce qui a été son calvaire quand son frère plus âgé l’a agressée à répétition pendant de nombreuses années. Il ne peut être alors question de pardon, mais de solidarité contre les dominants, les agresseurs, les criminels.
Sommaire
Préface
Marie-France Casalis, cofondatrice du Collectif féministe contre le viol
Première partie : Jeanne Cordelier
La Mort de Blanche-Neige, quelques extraits
Le Majeur droit
Chut, extraits de Premier Bal
Deuxième partie : Mélusine Vertelune
Avant-propos
Environ mille trois cents viols…
Postface : Viol, inceste et anarchisme
Annexes
* Collectif libertaire antisexiste (CLAS), Communiqué contre le viol
* Communiqué, les agresseurs
Les auteures :
* Jeanne Cordelier a publié de nombreux romans, dont La Dérobade, qui explorent, entre autres, les conséquences des agressions sexuelles dans l’enfance.
* Mélusine Vertelune brise enfin cette « véritable conspiration des oreilles bouchées », y compris dans le milieu dans lequel elle milite : l’anarchisme.
m.editeur@editionsm.info
www.editionsm.info/
Les coordonnées du distributeur : https://www.librairieduquebec.fr/distribution.html
Personne ressource : Richard Poulin
Parution : février-mars 2014
Prix : 12,95 $ ; 12 € | PDF 9,99 $
Pages : 112 ; format : 10,5 x 18 cm
ISBN : 978-2-923986-90-6
Collection : Militantismes