Briser la culture du silence dans la profession vétérinaire

Les écoles vétérinaires devraient être des lieux d’apprentissage, de transmission et de sécurité. Pourtant, ces dernières années, trop de témoignages montrent que les violences institutionnelles, le harcèlement moral, les pressions hiérarchiques et les discriminations, notamment sexistes, traversent toute la chaîne : étudiant·es, personnels administratifs, enseignant·es, praticien·nes.

Et ce qui commence dans les écoles ne reste jamais dans les écoles. Quand les dérives s’installent au cœur de la formation, elles façonnent la norme de toute une profession.

Elles créent un modèle implicite : « c’est comme ça ici ».

Nous refusons que cette culture perdure.

Dans ce contexte, la prise de parole de la Dre Vet Valérie Freiche est importante. Nous, ses consœurs, saluons son courage. Pas pour en faire une héroïne, mais parce qu’elle a choisi d’utiliser sa position, celle d’une spécialiste reconnue, pour dénoncer un système dans lequel tant d’autres se taisent, par peur, par isolement ou par manque de pouvoir.

Son geste ouvre une brèche. Il rappelle que la responsabilité de changer les choses ne doit pas reposer sur les plus vulnérables. Et qu’une profession se transforme lorsque celles et ceux qui ont une voix choisissent de s’en servir pour protéger les autres.

Nous espérons des écoles plus sûres, des institutions plus responsables, une profession où la parole n’est plus un acte de bravoure mais une évidence. Et si nous avançons dans cette direction, ce sera aussi grâce à des initiatives comme la sienne : celles qui disent stop, qui refusent la banalisation et qui obligent à regarder en face ce qui doit changer.

Nous parlons aujourd’hui pour toutes celles et ceux qui ont subi, pour celles et ceux qui subissent encore, souvent sans pouvoir dire non, et pour celles et ceux qui entreront demain dans cette profession que nous aimons.

Signataires : Marie Abitbol (A99), Gwenael Amyot (A94), Delphine Arnaud (L13), Natacha Asensio (A18), Leïla Assaghir (N23), Inès Barthélémy (A05), Élise Bergère (N17), Marion Boidot (T09), Justine Bontemps (N13), Abigaïl Bouchart (N18), Caroline Boucher (A15), Claire Briqué Pellet (N17), Ludmilla Butzbach (Liege 09), Camaldine Camara (N15), Marie Catteau (T14), Claire Chabidon (L09), Valentine Chamard (N03), Camille Chartier (L17), Lucie Chevallier (A09), Mathilde Clauss (L09), Camille Collegia (A25), Clara Conde Ruiz (Cordue 07), Laurence Crenn (A03), Amandine Combe (A28), Mélanie Coquelle (A12), Marion Debin (L07), Nicolas Deleglise (L10), Julie Deleurence (L08), Natacha Demangeon (A06), Charlotte Devaux (L12), Alexia Didou (N13), Laetitia Dorso (N05), Antinea Ecrepont (Cluj 19), Caroline Esteves (L09), Charlotte Farges (L12), Emma Fertet (T15), Géraldine Féry (Liège 11), Delphine Fleury (Liège 09), Clara Forest (A26), Ana et Patrick Gadret (T84), Anne-Claire Gagnon (T84), Camille Gassmann (L11), Sylvie Geiger (N04), Lucie Germanique (A08), Morgane Gillardeau, (N13), Laurianne Gomet (L07), Elsa Granger (A26), Valentine Grébert (N13), Audrey Groensteen (A13), Daniel Groux (T84), Lucie Guillardeau (N19), Mathilde Guillon (A17), Sara Hoummady (A13), Anne-Laure Houset (N08), Gaëlle Hue (A97), Sarah Hue-Leroy (L08), Bénédicte Iturria-Ladurée (T97), Marianne Jacques (A23), Anaïs Jan (N11), Hélène Joly (N09), Amélie Kpadé (L07), Chloé Labidalle (T15), Lucille Lambinet (L08), Delphine Laniesse (A11), Sophie Latapie (A07), Nicolas Layachi (Liège03), Julie Lazzarotti (A19), Clémentine Le Bescond (A11), Clara Lefranc (N17), Émeline Mallet (T19), Cécile Maillochaud (A26), Marie Martorello (T07), Sylvia Masson (Liège05), Claire Maurin (T19), Catherine Millot (A88), Marie Moinet (N08), Berengère Molle-Proudhon (A11), Falvie Morató (A26), Anne-Cécile Morin (L08), Arthur Nicolas (A27), Fanny Olivier (T16), Fanny Peiro (N18), Jacqueline Peker (A63), Marianne Peyrache (T19), Mélanie Peysson (A28), Blandine Polo (L12), Valentine Prat (N13), Lorraine Puzin (L12), Mayelle Quénée (Liege 10), Nassim Rharbi (A28), Sandra Redeuil (T15), Johanna Samain (L12), Violette Spirkovitch (N20), Mathilde Thierry (L13), Lorraine Tilbury (T84), Juliette Tirat (A17), Julie Valloire-Lucot (A08) Vanessa Vanderquand (Liege 05), Fanny Vernay (L07), Armelle Vignaud (A26)

Enquête : plaintes refusées, découragées, détournées ou déqualifiées. 

Enquête sur les plaintes refusées, découragées, détournées ou déqualifiées. 

 

Trop souvent, des victimes de viol ou d’agression sexuelle se heurtent à des refus d’enregistrement de plainte, à des propos décourageants, à une plainte détournée en main courante ou à une déqualification des faits. Ces pratiques, contraires au droit entravent l’accès à la justice.

Le Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) lance une enquête en ligne, ouverte du 7 novembre au 7 décembre 2025, pour recueillir les témoignages de personnes ayant tenté de porter plainte et ayant rencontré ces obstacles.

➡️ L’objectif : documenter et identifier les mécanismes de découragement et renforcer nos revendications.

Le questionnaire est anonyme et s’adresse à toute personne ayant tenté de déposer plainte pour viol ou agression sexuelle, quelle que soit l’année ou le lieu (France et DROM COM).

Merci de relayer largement cette enquête : chaque témoignage compte.
Ensemble, nous pouvons faire évoluer les pratiques d’accueil et de prise en charge des victimes.

Au moindre doute, contactez nous

  • Viols Femmes Informations : 0 800 05 95 95 / Violences sexuelles dans l’enfance : 0 805 802 804

Inscription – 40 ans du CFCV

👉   

Soirée d’histoire et de luttes – 40 ans du Collectif Féministe Contre le Viol

Mercredi 15 octobre 2025 – 18h30
Mairie de Paris Centre
2 rue Eugène Spuller – 75003 Paris

Le Collectif Féministe Contre le Viol vous convie à une soirée d’histoire et de luttes contre le viol : 

  • Présentation des études réalisées par le CFCV à partir des témoignages recueillis sur les lignes nationales :
    « Viols Femmes Informations – 0 800 05 95 95 »
    « Violences Sexuelles dans l’Enfance – 0 805 802 804 »
  • Echanges avec des invité·es engagé·es
  • Moment de transmission et de mobilisation collective

👉  Télécharger l’invitation 

👉  Télécharger le programme et la présentation des intervenantes

Entrée gratuite – Inscription obligatoire (places limitées)
Réservez votre place dès maintenant via le formulaire ci-dessus.

Communiqué pour Mathilde, victime de viols conjugaux, décédée par suicide

Le lundi 19 mai 2025, l’équipe du Collectif Féministe Contre le Viol apprend le décès de Mathilde.

Après des années de violences conjugales, sexuelles, et institutionnelles, Mathilde a mis fin à ses jours.

Dans ce communiqué, nous ne changerons pas le prénom de Mathilde. Son prénom doit être prononcé haut et fort.

Nous souhaitons parler de ce qu’elle a subi, affirmer notre soutien à ses proches et exprimer notre colère.

 

Mathilde a 23 ans quand elle nous contacte pour la première fois sur la permanence téléphonique « Viols-Femmes- Informations – 0 800 05 95 95 » en avril 2021.

Courageusement, elle confie les viols conjugaux, les humiliations, la terreur infligés par son compagnon pendant quatre ans. Séparée de l’agresseur, elle poursuit sa vie entre hospitalisations et reconstruction. Elle se prépare à être de nouveau confrontée à lui lors d’un procès pour viols. Elle nous demande de nous constituer partie civile, et d’être à ses côtés dans cette épreuve.

Nous rencontrons Mathilde et sa mère dans nos locaux afin de préparer l’accompagnement solidaire au procès. Mathilde est fatiguée, assommée par les médicaments. Son état témoigne des violences subies, montre à quel point les agresseurs abîment, détruisent. Mathilde est aussi debout, prête à se battre et à être présente au procès.

Les 8 et 9 avril 2024, la cour criminelle départementale de l’Oise juge seulement deux viols perpétrés en mars 2021. Pourtant, les débats mettent en lumière les violences multiples et répétées de ces quatre années de vie commune, véritable projet de destruction mis en œuvre par l’agresseur.

Il y a la rencontre, Mathilde est en période de soins, l’agresseur se montre charmant. Puis, il y a le « premier cocard » trois jours après l’emménagement ensemble, et les coups de ceinture qui laissent des traces plusieurs semaines après. Il y a les insultes et les paroles qui marquent au fer rouge : « je me demande si tu regardes à droite et à gauche avant de traverser tellement t’es conne », « tu vas finir par te suicider ». Il y a les gifles pendant les actes sexuels, ses larmes et les humiliations : « ça m’excite quand tu pleures ». Il y a les nuits à dormir par terre, il y a les viols pendant le sommeil. Il y a la peur de mourir. La peur qu’il la tue.

Il y a aussi la tentative de meurtre par défénestration, antérieure aux viols jugés, et requalifiée par la justice en « violences par concubin ». Le jugement en comparution immédiate sur reconnaissance préalable de culpabilité, donnant lieu à un aménagement de peine… et à la réitération des violences. Nous voyons là une grave défaillance de la justice dans la protection de Mathilde.

Car le procès de l’agresseur de Mathilde révèle les carences de nos institutions dans la protection des victimes de violences masculines. Aux côtés de Mathilde, nous sommes témoins de l’accumulation des arguments malhonnêtes et déshumanisants de l’agresseur : « t’es d’accord quand t’es réveillée donc d’accord quand tu dors ». « J’ai tout ce que je veux d’elle sexuellement quand elle est réveillée, j’ai aucune raison de faire ça quand elle dort ».

Aux côtés de Mathilde, nous sommes témoins que le procès est le lieu où l’on débat de la taille d’une fissure anale, où l’on se demande si une pénétration violente peut être « consentie », où l’on parle de « sexualité libérée », « d’amour » ou de « conjugopathie » au lieu de parler de violence.

Les agresseurs violent, tuent et les dysfonctionnements, les alliances que notre société tisse avec eux y contribuent.

Les conséquences des viols et des violences sur Mathilde sont colossales. Le syndrome de stress post-traumatique. Les traitements neuroleptiques qui assomment. La perte du désir de vivre pour mettre un terme à la souffrance. Et cette phrase de l’avocate de Mathilde : « les deux dernières années, au cabinet, on tremblait toujours quand le téléphone sonnait car la vie de Mathilde tenait à un fil ». Sur notre ligne d’écoute, Mathilde résume : « c’est dur d’avoir des cicatrices sans savoir d’où elles viennent ».

Malgré tout, malgré la fatigue, la peur, et les médicaments, dès le premier jour du procès, Mathilde est là, présente. Dans la salle d’audience, elle est très anxieuse et lutte très fort pour rester présente. Elle s’accroche à la balle antistress que nous lui avons donnée. Le midi, elle ne mange pas, elle avale à peine un jus d’orange. Au milieu du procès elle est contrainte de retourner à l’hôpital, pour se reposer et recevoir du soin. Au moment de son passage à la barre, Mathilde se tient droite devant la cour, et raconte, avec clarté et précision, ce qu’elle a vécu. Elle s’accroche à la barre comme à la vie. Mathilde dit qu’elle continue de vivre pour que ce procès puisse avoir lieu : elle a réalisé que sans elle, il n’y aurait pas de procès.

L’agresseur de Mathilde est condamné. Dans le verdict, seul un des deux viols est retenu. Celui pour lequel on dispose du seul genre de preuve qui semble intéresser le tribunal : une photographie du viol.

La reconnaissance par la justice de la culpabilité de l’agresseur et sa condamnation auraient dû être « la première marche d’un escalier » vers sa reconstruction comme le souhaitait le père de Mathilde. Mais un autre homme destructeur s’est dressé sur son chemin pour détruire le peu qu’il restait de la force de Mathilde.

Un an plus tard, en avril 2025, Mathilde recontacte « Viols-Femmes-Informations – 0 800 05 95 95 ». Un autre agresseur l’a violée, à peine quatre mois après le procès. A trois reprises il a commis des viols à son encontre, le dernier quelques jours avant l’appel.

Mathilde porte plainte à nouveau, elle est auditionnée à nouveau, examinée à nouveau.

Elle aurait dû être reçue aux unités médico-judiciaires en mai 2025, plus de quatre semaines après le viol. Elle aurait pu l’être avant si l’officier de police judiciaire l’avait prise au sérieux et ne lui avait pas demandé de repasser plus tard à cause des vacances et du sous-effectif.

Aujourd’hui, nous apprenons que Mathilde s’est donné la mort. Tristes, désemparées, et terriblement en colère, nous pensons aux proches de Mathilde, à ses parents, à son frère, à ses amies, à ses soutiens. Ils ont tout notre soutien et toute notre solidarité.

Les violeurs tuent. Les agresseurs frappent, humilient, insultent, violent, abîment et détruisent. La souffrance suffoque. Ce n’est pas Mathilde qui a mis fin à ses jours, c’est l’accumulation des violences masculines et institutionnelles qui l’a privée de vie. Les violeurs tuent. Les conséquences de leurs actes aussi.

Le combat du Collectif Féministe Contre le Viol continue.

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