Tribune : « Monsieur le président de la République, le coût du maintien de la CIIVISE est dérisoire face au coût du déni »

TRIBUNE : « Monsieur le président de la République, le coût du maintien de la CIIVISE est dérisoire face au coût du déni »

 Paris, le 07 septembre 2023


Extrait de la tribune :

« Plusieurs d’entre nous se sont rendus aux réunions publiques de la commission. Elles ont lieu partout en France. Certaines personnes viennent parfois de très loin pour y participer. Nous les avons vues se lever, saisir le micro, témoigner dans la confiance et la solidarité. Nous avons partagé la souffrance et l’espoir, la colère aussi.

Et nous avons compris que la CIIVISE réparait une injustice.

Nous, nous avons accès aux médias. Aux autorités. On nous écoute et on nous croit. Nous en avons besoin.

A la CIIVISE, tous les témoignages sont recueillis. Ainsi, les 5,5 millions de victimes de violences sexuelles dans leur enfance ne sont plus isolées. Elles sont ensemble et plus fortes. Elles existent.

La mission de la CIIVISE ne se résume pas à produire des chiffres et des recommandations. Aujourd’hui, trois à cinq enfants par classe sont victimes d’inceste et condamnés au silence. »

 

Article à lire en intégralité, ici.

 

Signataires : Mona Achache, réalisatrice et scénariste ; Christine Angot, autrice ; Saïrati Assimakou, présidente de l’association de lutte contre les violences sexuelles Souboutou Ouhédzé Jilaho − Ose libérer ta parole ; Lauren Bastide, journaliste et autrice ; Emmanuelle Béart, actrice ; Anne Benoît, actrice ; Charles Berling, acteur ; Adelaïde Bon, autrice et comédienne ; Rachida Brakni, actrice ; Iris Brey, journaliste et autrice ; Laure Calamy, actrice ; Eric Cantona, acteur ; Isabelle Carré, actrice et écrivaine ; Judith Chemla, actrice ; Caroline Deruas, réalisatrice, scénariste et actrice ; Vikash Dhorasoo, ancien footballeur international ; Cyril Dion, cinéaste et écrivain ; Alice Diop, réalisatrice ; Constance Dollé, actrice ; Paoline Ekambi, cheffe d’entreprise, ancienne championne de basketball ; Audrey Estrougo, réalisatrice et scénariste ; Sokhna Fall, thérapeute familiale, victimologue, ethnologue, vice-présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; Flavie Flament, journaliste et autrice ; Giulia Foïs, journaliste et essayiste ; Camille Froidevaux-Metterie, philosophe ; Gérard Garouste, artiste-peintre ; Julie Gayet, actrice ; Sara Giraudeau, actrice ; Pierre Henry, directeur d’association ; Clotilde Hesme, actrice ; Axelle Jah Njiké, autrice afropéenne, podcastrice et dramaturge ; Camille Kouchner, autrice ; Xavier Legrand, réalisateur ; Lio, chanteuse ; Maud Lübeck, chanteuse ; Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes ; Sara Martins, actrice ; Corinne Masiero, actrice ; Denis Ménochet, acteur ; Anastasia Mikova, réalisatrice ; Anna Mouglalis, actrice ; Sandra Nkaké, artiste, autrice-compositrice, chanteuse ; Emmanuel Noblet, acteur et metteur en scène ; Michelle Perrot, historienne ; Alix Poisson, actrice ; Claude Ponti, dessinateur ; Caroline Proust, actrice ; Charlotte Pudlowski, journaliste et autrice ; Sophie Reine, monteuse ; Muriel Robin, actrice ; Ludivine Sagnier, actrice ; Neige Sinno, autrice ; Leïla Slimani, autrice ; Bruno Solo, acteur ; Vanessa Springora, autrice ; Sylvie Testud, actrice ; Mélissa Theuriau, productrice ; Victoire Tuaillon, journaliste.

 

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“Le coût du déni” – Avis de la CIIVISE du 12 juin 2023

Violences faites aux enfants : le coût du déni.

CIIVISE - Avis du 12 juin 2023

« Le coût du déni, c’est que ce que nous coûtent les agresseurs chaque année. C’est le coût de leur impunité, des conséquences à long terme des violences sexuelles pour les victimes et de notre passivité. Le coût du déni, c’est 9,7 milliards d’euros chaque année.

En estimant le coût économique annuel des violences sexuelles subies dans l’enfance, la CIIVISE entend contribuer à la prise de conscience de l’ampleur et de la gravité des violences sexuelles faites aux enfants. Chaque chiffre, chaque poste de coût doit d’abord être lu comme révélateur des souffrances endurées par les victimes.

Pour parvenir à déterminer le coût annuel des violences sexuelles faites aux enfants, la CIIVISE a confié cette étude au cabinet Psytel, qui avait réalisé l’évaluation du coût annuel des violences conjugales.

Le coût des conséquences à long terme des violences sexuelles sur la santé des victimes représente près de 70% du coût total. L’absence de prise en charge du psychotraumatisme est la cause principale de ces conséquences à long terme. Le présent perpétuel de la souffrance dont la CIIVISE parle incessamment, doit être pris en compte d’abord par respect pour les victimes elles-mêmes, mais aussi pour son impact social et économique.

Dans ses conclusions intermédiaires du 31 mars 2022, la CIIVISE avait préconisé que les soins spécialisés du psychotraumatisme soient garantis pour les enfants victimes comme pour les adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance. C’est d’abord un impératif collectif à l’égard de chaque victime. C’est aussi un objectif de santé publique. C’est la raison pour laquelle la CIIVISE préconise la mise en place et le financement d’un parcours de soins spécialisés en psychotraumatisme de 20 à 33 séances réparties sur une année et renouvelables selon les besoins des victimes. Elle préconise également que l’intégralité du coût du parcours de soins spécialisés du psychotraumatisme, incluant les soins somatiques, psychologiques/psychiatriques et psycho-corporels soit pris en charge par la Solidarité nationale.

Cruciale, urgente, cette mesure n’est cependant pas suffisante. Les victimes le disent : elles ont aussi « besoin vraiment de témoigner, de parler, de dire ce qu’il en est » et d’entendre leurs récits résonner au-delà des tribunaux et des cabinets médicaux. En recueillant leur récit, la CIIVISE atteste de leur reconnaissance par la société française. Cela ne peut pas être une parenthèse. La CIIVISE ne peut pas « éteindre la lumière ». Elle doit être maintenue après décembre 2023. »

La CIIVISE

 

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