Communiqué de presse – Contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes

Communiqué de presse

Contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes !

Le 25 novembre, nous associations et militantes féministes appelons à une contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes !

Pour le 25 novembre, journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes, nous appelons à une contre-offensive féministe qui combat à la racine le continuum des violences patriarcales.

Les violences faites aux femmes sont symptomatiques d’une société où les filles et les femmes sont méprisées et déshumanisées. La lutte contre ce système de domination doit passer par un changement radical de la société, qui tarde à se concrétiser.

Une fille sur 5 dans le monde subit une violence sexuelle, une femme sur 3 a subi une forme de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans, au moins 210 000 femmes en France sont victimes de violences conjugales chaque année. En France, tous les 3 jours, un homme tue sa compagne ou ex-compagne.

Les filles et les femmes subissent harcèlement, agressions, viols, mutilations sexuelles, traite sexuelle ou prostitution, ce qui forme un continuum de violences, frappant les femmes dans tous les espaces, publics et privés : au travail, dans la rue, au foyer… Cette terreur patriarcale nous affecte toutes et accable notamment celles qui sont à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppression : les femmes en situation de handicap, les femmes victimes de racisme, les femmes en situation de précarité, les lesbiennes.

Ces violences masculines sont structurelles, elles sont le produit concret d’une société patriarcale qui a hiérarchisé le rapport entre les deux sexes et a consacré la domination masculine et la haine des femmes. La banalisation des violences faites aux filles et femmes découle de cette haine misogyne profondément ancrée dans notre société.

La contre-offensive féministe doit donc être culturelle et combattre le pilier de la propagande patriarcale qu’est la pornographie. Elle alimente la haine des femmes, la haine raciale, la pédocriminalité et la culture du viol, fait l’apologie de l’humiliation et la déshumanisation des filles et des femmes, et favorise la glamourisation et  l’érotisation des violences sexuelles.

L’élimination des violences faites aux femmes et aux filles passe également par une contre-offensive politique, à commencer par des moyens conséquents, qui manquent toujours, malgré les grands discours de notre gouvernement autour de la grande cause du quinquennat.
– Nous réclamons un milliard pour lutter contre toutes les violences. Pour la justice, pour des hébergements d’urgence, pour la prise en charge psychotraumatique des victimes, pour la formation, l’éducation et la prévention aux violences de l’ensemble des intervenant.es auprès des victimes (police, justice, santé, social…) et du public, pour le financement des associations d’accompagnement en particulier féministes. .
– Nous réaffirmons que les corps des femmes ne sont pas à vendre. Nous voulons une lutte efficace contre le proxénétisme, le trafic d’êtres humains, et toutes les violences prostitutionnelles et pornocriminelles. Nous exigeons que l’Etat français fasse appliquer la loi de 2016 sur tout le territoire, en y allouant les moyens nécessaires. Nous sommes aux côtés de toutes les femmes victimes de violences pornocriminelles, dont la libération actuelle de la parole, immensément courageuse, fait vaciller toute l’industrie pornocriminelle.
– Nous voulons la justice. Au contraire du garde des Sceaux qui a invité ses magistrats à davantage classer sans suite pour traiter l’augmentation des plaintes depuis #METOO, nous exigeons la fin du déni de justice : des plaintes prises correctement, des moyens pour protéger les victimes, des instructions menées, sans classement sans suite ou déqualifications trop systématiques, l’imprescriptibilité des viols contre mineur.es
– Nous demandons la création de juridictions spécialisées en matière de violences sexistes

Pour le 25 novembre, nous revendiquons un changement de société radical. Toutes et tous mobilisé.es contre le système de domination et pour l’émancipation des femmes et des filles ! 

Premièr·es signataires

Fabienne El Khoury, porte-parole d’Osez le Féminisme !

Dominique Guillien Isenmann, présidente et Françoise Brié, directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes

Laurence Rossignol,  présidente de l’Assemblée des Femmes

Danielle Bousquet, présidente de la Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF)

Emmanuelle Piet, présidente du Collectif Féministe Contre le Viol

Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie

Mié Kohiyama, co-fondatrice de BeBraveFrance

Claire Quidet, présidente du Mouvement du Nid

Marie-Hélène Franjou, présidente de l’Amicale du Nid

Yves Scelles, président de la Fondation Scelles

Le collectif Féminicides par compagnons ou ex

Céline Thiebault-Martinez, présidente de La Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF)

Marie Josèphe Devillers, co-présidente de la CIAMS Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution

Noura Raad, co-présidente du Réseau européen des femmes migrantes (ENoMW)

Monique Dental, présidente et fondatrice du Réseau Féministe « Ruptures »

Jonathan Machler, directeur de la Coalition pour l’Abolition de la Prostitution – CAP International

Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris – élue PCF

Maud olivier, ancienne députée

Magali Gallais, adjointe au Maire à l’Egalité des droits à Clermont-Fd, PCF

Gabrielle Siry-Houari, maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris, PS

Laurence Cohen, Sénatrice PCF

Wirden Shirley, élue PCF

Marie-Noëlle Bas, militante féministe

Florence Montreynaud, historienne

Geneviève Couraud, militante féministe

Associations signataires

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Pétition RELAXE POUR PRISCILLA MAJANI !

Pétition

PRISCILLA MAJANI A ÉCOPÉ DE 5 ANS FERMES ET 25 000 € D’AMENDE POUR AVOIR PROTÉGÉ SA FILLE CAMILLE

Signer la pétition

RELAXE POUR PRISCILLA MAJANI !

Malgré #MeTooInceste, il est encore plus facile de prouver, aux yeux de la justice, des NRE ( non représentation d’enfant), la fuite, la disparition plutôt que l’inceste, les agressions sexuelles et les violences intra-familiales. 

Et il a été plus aisé pour le tribunal correctionnel de Toulon de protéger un père, qu’une jeune fille et sa mère, malgré le dernier rapport de la #CIIVISE et de ses préconisations. 

La justice française aime les preuves pratiques, visibles, matérielles pour bien caractériser les faits. 
Et elle se contrefout des déclarations des enfants et des mères protectrices. Tout simplement parce que cela était plus compliqué, dans les prétoires, de croire les déclarations d’une enfant à l’époque, ado aujourd’hui. 
Plus compliqué, d’entendre une plaidoirie à qui on coupe délibérément le micro, d’instruire un certificat médical, et des signalements qu’un père sur parole qui crie à la victimisation. 

#PriscillaMajani, suite aux déclarations de viols, de sa petite fille Camille, a disparu en 2011, pendant 11 ans, fuyant et abandonnant tout, pour refuser de se plier à une décision de justice inique.

Pourtant, 11 ans après leur fuite en Suisse, Camille soutient sa mère Priscilla et accuse toujours son père.
Néanmoins, la justice française a condamné sa mère, Priscilla Majani, à 5 ans de prison ferme et 25.000 euros d’amende.

Quels violeurs, quels pédocriminels écopent d’une telle peine aujourd’hui ? 

Pour avoir tout quitté et avoir protégé sa fille, Priscilla Majani paie le prix fort de l’indécence judiciaire. 

Pourtant #CamilleChauvet s’est exprimée sans ambiguïté dans une lettre lue au tribunal de Toulon. 
( extraits) 

« Je l’ai d’abord dit à ma grand-mère, je l’ai ensuite dit à ma mère, je me souviens de son état de choc au moment où je lui parlais.”

“J’ai commencé à parler des choses moins graves, puis des abus sexuels. Ce dont je me souviens particulièrement avoir dit, c’est : “il a mis son zizi dans le trou des fesses”, car c’est à ça que les gens à qui je parlais étaient le plus choqués. J’ai été heureuse de pouvoir être entendue (par le tribunal). Mon père me disait toujours « ne parle à personne, sinon tu vas voir ce qui va arriver à ta mère. »

« Ma mère et moi sommes allées voir des policiers, je leur ai dit la même chose que ce que je disais à ma mère. Ce que je n’aimais pas chez le policier qui m’interrogeait, c’est qu’il rigolait quand je lui disais ce qu’il se passait. Il rigolait comme si je lui faisais une blague, comme si c’était drôle. Ce que je ressentais, c’est que je n’étais pas crue.(…) 

« Je me souviens avoir été énormément soulagée lors du départ. Je me suis sentie pour la première fois en sécurité. (…) Je n’ai jamais été oppressée ni contrainte de force à suivre ma mère. Si j’avais voulu retourner vivre chez mon père, j’aurais pu le faire depuis longtemps, or je n’en ai plus jamais eu envie, car mon père est une crainte pour moi. (…) Dans l’un des films (d’horreur que son père demandait à Camille de regarder), une femme se faisait couper la tête, et il me disait que si je parlais (de tout ce qu’il me faisait), c’est ce qui arriverait à ma mère. Je me souviens d’une fois où il a tenté de lui faire du mal en voulant la blesser avec une voiture. Dans mes souvenirs elle se trouvait allongée sous la voiture, et lui m’a mis sur le siège arrière en menaçant  qu’il allait démarrer. »

Camille s’en prend également à la justice de Toulon. « Pour moi, la justice qui a traité cette affaire il y a onze ans n’a pas effectué son travail et n’a pas été juste. J’aurais voulu être crue, tout comme ma maman qui m’a crue quand je lui ai révélé les crimes commis par mon père. (…) La justice française n’a pas été capable d‘appliquer une vraie justice. (…) Que l’on accuse ma mère de menteuse est incompréhensible pour moi. C’est moi qui lui ai parlé des horreurs commises par mon père, je me souviens de ces moments. Je sais que tout ce que j’ai dit il y a onze ans est véridique. (…) Je ne comprends pas pourquoi la justice décide de fermer les yeux sur ça, en considérant que ma mère a commis un crime, dans le but de me protéger avant tout, alors que les crimes de mon père sont bien plus graves.

« J’espère très fortement qu’elle va être reconnue innocente et qu’elle va être libérée. Je souhaite pouvoir vivre avec elle, ici en Suisse, et retrouver un mode de vie normal à ses côtés.

Aussi, je refuse de devoir revoir #AlainChauvet, et de retourner vivre avec lui ».

Encore une fois, la justice française a encore fait preuve de cécité : Priscilla Majani est lourdement condamnée. 
Maigre réconfort : Camille a 17 ans, et a fait le choix de ne pas retourner chez son père. Mais combien d’enfants y sont contraints par décision de justice ? 

Signez cette pétition pour soutenir les mères protectrices et dénoncer l’impunité des pères incestueurs.
Saisissons-nou-e-s de cette affaire pour faire pression sur le système judiciaire en appel. 

Invoquons le principe de précaution dès qu’une plainte est déposée dans l’intérêt supérieur de l’enfant. 

SUPPORT PRISCILLA ET CAMILLE ! 
STOP À L’INDÉCENCE JUDICIAIRE ! 
DE-SAP-ONS LA JUSTICE !

✏️ ✉️ Mme Priscilla Majani
Écrou 203653 
Centre Pénitentiaire des Beaumettes 
239 Chem. de Morgiou
13009 Marseille

� Explications en vidéo : 
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10159708263901839&id=748766838

https://www.bfmtv.com/var/toulon-prison-ferme-pour-priscilla-majani-jugee-pour-l-enlevement-de-sa-fille_AV-202209160477.html

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Unités médico-judiciaires (UMJ) recevant des victimes de viols et d'agressions sexuelles sans réquisition judiciaire

Liste
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Mise à jour en juin 2022.

Ces informations sont susceptibles d’évoluer.

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Shaïna

Shaïna

Shaïna Hansye a été victime de violences conjugales, de viols en réunion, de violences volontaires, de harcèlement après sa plainte puis d’assassinat. Shaïna est victime du 125e féminicide conjugal décompté en 2019. Elle avait 15 ans. Les faits pour violences sexuelles ont été correctionnalisés.  Plusieurs agresseurs sont mis en cause.

 

Les crimes des uns et les négligences de la justice ont nourri les crimes des autres.

 

Rappel des faits :

 

En 2016, Shaina a 13 ans, elle rencontre son petit-copain qui est l’un des agresseurs.

Il la violente, la force à se déshabiller et prend des photos d’elle qu’il menace de publier pour qu’elle accepte des relations sexuelles. En 2017, Shaïna rejoint le garçon avec une amie dans un hôpital désaffecté. Il est présent avec deux de ses amis. Ils la violent en réunion puis la menacent de diffuser les images et de la frapper. Une plainte est déposée le jour même.

Les trois agresseurs sont mis en examen pour « viol aggravé, enregistrement d’images à caractère pornographique et violences ».  Le viol est ensuite requalifié en « agression sexuelle en réunion ».

L’agresseur la menace sur les réseaux. Shaïna ne peut pas sortir sans surveillance, elle est la cible de rumeurs de plus en plus virulentes.

 

En mai 2019, l’agresseur et ses alliés, une dizaine de garçons, la violentent. Shaïna est hospitalisée, inconsciente.

 

En octobre 2019, Shaïna vient d’apprendre qu’elle est enceinte d’un garçon qu’elle a rencontré pendant l’été. Elle l’en informe. Il la poignarde à plusieurs reprises, l’asperge d’essence et la brûle.

 

Nous revendiquons :

 

  • Que tout au long de la procédure les victimes soient protégées des menaces de mort, intimidations ou manipulations.
  • Que les dispositions de suivi judiciaire prévues par la loi soit réellement appliquées

 

Le viol est un crime et non un délit. La pratique judiciaire de la correctionnalisation des faits nie le viol et le requalifie en agression sexuelle.  La procédure et les sanctions ne sont pas adaptées à la gravité des faits.

 

Le CFCV est partie civile auprès de la famille de Shaïna. Nous lui adressons tout notre soutien.

Revue de presse :

Lorraine De Foucher, « Shaina, 15 ans, poignardée et brûlée vive à Creil : « Ce n’est pas un fait divers, mais un fait de société » » – le 31/01/2022 [En ligne : https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/05/shaina-15-ans-poignardee-et-brulee-vive-a-creil-ce-n-est-pas-un-fait-divers-mais-un-fait-de-societe_6093462_3224.html ]

Laure Daussy, « Moi, Shaïna, violée, tabassée, tuée… et enterrée par tout le monde » – le 28/01/2022 [En ligne : https://charliehebdo.fr/2022/01/justice/moi-shaina-violee-tabassee-tuee-et-enterree-par-tout-le-monde/])