La plainte contre l’Etat de la sœur d’une femme assassinée, a été déboutée

Véronique, qui a mis en cause l’Etat pour faute de non protection de sa sœur, assassinée de 11 coups de feu par son ex-mari, vient d’être déboutée. Véronique se bat depuis près de 2 ans pour montrer que l’assassinat de sa sœur aurait pu être évité.

Le meurtre a eu lieu en 2007, l’audience contre l’Etat s’est tenue à Paris le 30 septembre 2009, le résultat vient de tomber.
Selon le tribunal, rien n’aurait pu laisser supposer un tel acte de la part de cet homme.

  • 15 ans de tortures et de viols avaient tenu au secret sa femme, terrorisée.
  • Quand la peur de mourir fut moins grande que l’atrocité de ce qu’il lui faisait subir, elle l’a quitté et a porté plainte ; une plainte détaillée, longue et précise, appuyée par des preuves trouvées au domicile du mis en cause.
  • Les lourdes accusations qu’elle portait contre auraient pu lui valoir 20 ans de prison ; n’était-ce pas un mobile suffisant ?
  • Les preuves des menaces de mort étaient bien établies, elles aussi. Rien de tout cela n’a motivé une détention préventive.

Selon le tribunal, le priver de liberté d’aller et venir  en attendant l’instruction et le jugement de cet homme n’étaient pas nécessaire, puisqu’il ne créait « pas de trouble à l’ordre public ».

  • cela signifie que la vie menacée d’une femme n’est pas un trouble à l’ordre public.
  • il avait avoué une grande partie des faits qui lui étaient reprochés, acculé par les preuves ; son dépit était tellement grand qu’il n’a pas hésité à assassiner son ex-épouse en pleine rue, de 11 coups de feu, en présence de collègues et de passants …

Quand les faits dénoncés aux autorités entraînent des qualifications criminelles, les mesures conservatoires durant la procédure devraient être à la hauteur des peines encourues.

Si cela est appliqué dans les affaires crapuleuses, il n’en va jamais de même pour les affaires criminelles au sein de la famille ou du couple.

Le Collectif Féministe contre le viol revendique une véritable prise en compte des menaces qui pèsent sur la vie des victimes de viols et violences de couple, qui ont porté plainte, osant décrire toute l’horreur subie. Elles méritent d’être crues quant à la dangerosité des hommes qui les ont agressées. Elles méritent aussi le bénéfice du doute en leur faveur et cela nécessite de l’appareil judiciaire de faire appliquer des éloignements réels par principe de précaution.

Véronique agit en mémoire de sa sœur mais aussi ayant pris conscience qu’une femme meurt tous les deux jours par la main de son conjoint en France et qu’il est temps que cela cesse.

Véronique va faire appel de cette décision de tribunal qui la déboute et le Collectif Féministe contre le viol persistera à la soutenir.