Violences sexuelles : la faillite et la dangerosité de l’Ordre des médecins sont confirmées Retirons-lui tout pouvoir

Ordre des médecins

   Les responsabilités de l’Ordre des médecins dans les crimes sexuels perpétrés par le pédocriminel Joël Le Scouarnec vont être examinées ce lundi 19 mai par la Cour criminelle de Vannes.

Un enjeu fondamental de ce procès est que les victimes, et tout particulièrement les enfants, soient désormais écoutées et protégées au mieux de toutes les violences.

Cette affaire ne doit pas être considérée comme un horrible fait divers du passé, mais comme le révélateur des violences sexuelles ancrées dans toute notre société. Toutes les coresponsabilités institutionnelles expliquant qu’un pédocriminel ait pu commettre ses actes sur un tel nombre de mineur·es pendant plus de 30 ans doivent être analysées.

Avec l’éclairage des éléments déjà révélés, la faillite de l’Ordre des médecins est majeure :
– Le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Finistère avait connaissance de la condamnation du Tribunal correctionnel de Vannes de novembre 2005 et du signalement accablant du Dr Thierry Bonvalot de juin 20061. Il a néanmoins décidé à l’unanimité en décembre 2006 de ne rien faire, après avoir eu un entretien avec Joël Le Scouarnec.
– Par la suite, plusieurs Conseils départementaux de l’Ordre auraient pu intervenir, ils sont eux aussi restés silencieux.
– De son côté, le Conseil national de l’Ordre a affirmé ne rien savoir, pour revenir très récemment sur ses déclarations mensongères dans son communiqué de presse du 4 mars 2025, où il a avoué connaître le dossier de Joël Le Scouarnec depuis 2008 (2). .

Aujourd’hui partie civile dans le procès Le Scouarnec, l’Ordre des médecins s’estime donc victime et pourrait ainsi prétendre à réparation d’un éventuel préjudice. Il s’agit là pour l’ordre d’inverser la charge de la responsabilité, comme lors des procédures-bâillons (3)

L’ordre n’est pas victime. Il est coupable :
Coupable dans l’affaire Le Scouarnec d’avoir ignoré les alertes, et ce à tous les niveaux de la hiérarchie ordinale, mettant ainsi en danger durablement la santé physique et psychique de centaines de mineur·es.
– Coupable au-delà de cette affaire de protéger d’autres agresseurs sexuels et violeurs.
– Coupable de créer ainsi un climat d’impunité totale et une culture professionnelle de l’omerta
– Coupable de silencier les victimes en leur imposant ainsi de nouvelles violences, via cette juridiction d’exception inadaptée et inefficace.
– Coupable de maintenir et générer un système agresseur avec des victimes dans 3 espaces :
patient·es, étudiant-·s, professionnel·les.

Et cela est d’autant plus grave que le pouvoir médical s’exerce face à des personnes vulnérabilisées par leurs maladies, leurs souffrances. Nous pouvons voir ici un parallèle avec ce qui a été dénoncé dans l’église catholique, qui elle aussi utilise des arguments du secret (non pas médical mais de la confession) pour protéger et maintenir dans leur position dominante et de pouvoir des agresseurs sexuels.
Si rien ne change, cela va se reproduire.

C’est pourquoi nous revendiquons :

Une commission d’enquête indépendante sur les violences sexuelles commises dans le cadre d’un exercice médical, comme il y en a eu une pour l’église catholique, et ce envers les 3 champs de victimes susnommés et analyser les faillites institutionnelles contribuant à ces violences.
La suppression par la loi de tout pouvoir de juridiction à l’Ordre des médecins qui n’a ni moyen ni compétence pour mener des investigations. Il s’avère incapable de protéger les victimes, qui n’ont donc aucun intérêt à y recourir et il protège les agresseurs.
L’interdiction de l’exercice à tout·e professionel·le de santé condamné·e pour des délits ou crimes en terme de violences sexistes et sexuelles. Et l’application de l’article L.4113-14 du Code de la santé publique permettant la suspension par principe de précaution (4).
L’obligation pour les médecins de signaler les mineur·es victimes de violences sexuelles doit être affirmée par la loi (5).
Une enquête approfondie sur toutes les responsabilités institutionnelles mises en lumière par cette affaire. Les plaintes des associations La voix de l’enfant et Face à l’inceste, pour mise en danger d’autrui, doivent être reçues, instruites et donner lieu à un procès public (6).

Levons-nous et mobilisons-nous ensemble jusqu’à ce que nous soyons entendu·es.

Nous appelons à un rassemblement le 19 mai 2025 à partir de 10h (heure avancée), devant le Tribunal judiciaire de Vannes.

Des parties civiles du procès interpelleront et prendront la parole.

Rejoignez-nous pour une mobilisation le 24 mai 2025 à 14 heures à Vannes (Place des Lices).
Et pour la Marche pour l’Enfance et la Jeunesse le 24 mai à Paris à 14 heures (Place de la République) et à Nice à 14 heures, (Place Masséna), et le 28 mai à 14 heures à Metz (Place de la République).

  • Sources :
  • 1) https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente-maritime/la-rochelle/proces-le-scouarnec- deux-jours-d-audience-seront-consacres-aux-faits-commis-a-l-hopital-de-jonzac-3112363.html
    2) Communiqué de presse du Conseil national de l’Ordre des médecins du 4 mars 2025 : https://www.conseil-national.medecin.fr/publications/communiques-presse/proces-joel-scouarnec-0
    3)Lutte contre les procédures-bâillons de février 2025 : https://www.cncdh.fr/publications/avis-sur-la-lutte-contre-les-procedure-baillons-2025-2
    4)https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000036515559
    5)Rapport public de la CIIVISE publié en novembre 2023 : https://www.ciivise.fr/le-rapport-public-de-2023
    6)Plainte des associations La Voix de l’enfant de 2023 et Face à l’inceste de 2022 : https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/affaire-le-scouarnec-deux-plaintes-contre-x-deposees-notamment-pour-mise-en-danger-d-autrui-4813832

 

  • Premières organisations signataires :
    Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels
    Pour Une Médecine Engagée Unie et Féministe
    Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes
    Syndicat de la Médecine Générale
    G58
    Stop VOG
    CGT ComÉgaMix Vannes
    Union Syndicales Solidaires
    Attac Pays de Vannes
    On veut du soleil
    Association Mémoire traumatique et victimologie
    Observatoire féministe des violences médicales
    Collectif National pour les Droits des Femmes
    Collectif Pour une santé engagée et solidaire
    Collectif National du Droits des Femmes
    Mouv’Enfants
    Nous Toutes Vannes
    Sud Santé Sociaux

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Affaire French Bukkake : une décision historique de la Cour de Cassation

Nous, associations, organisations et femmes politiques, féministes, antiracistes et engagées pour la dignité humaine, nous nous félicitons de l’arrêt rendu le 16 mai 2025 par la Cour de cassation dans l’affaire dite French Bukkake. 

Cet arrêt vient heureusement censurer une décision de la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris de février dernier qui était profondément entachée de stéréotypes sexistes et racistes, et gravement défavorable aux victimes. 

En effet, aujourd’hui, la plus haute juridiction reconnaît, bien évidemment, que les nombreux viols que les parties civiles ont subis dans leur chair étaient aggravés par le sexisme et le racisme des propos qui les accompagnaient. 

 La Cour de cassation, et c’est en cela un arrêt totalement inédit, a également fait une

application stricte de la loi, conformément aux nombreuses conventions internationales et textes européens contraignants (telles que les Conventions sur la traite et les directives européennes). 

Elle affirme que la pornographie, lorsqu’elle était caractérisée par l’enregistrement de vidéos obtenues dans le cadre d’un rapport prostitutionnel – à savoir des rapports sexuels rémunérés – relève du proxénétisme et de l’exploitation sexuelle. Précisément, le fait de tirer profit de “la participation payante de tiers à des activités sexuelles filmées et de la vente de vidéos ainsi réalisées, activités pour lesquelles de jeunes prostituées rémunérées ont été recrutées par le biais d’une annonce trompeuse et qui, au prétexte d’une production cinématographique, seraient en réalité les victimes de viols multiples” relève du proxénétisme selon la Cour de Cassation. 

Cette décision aura bien évidemment des conséquences sur l’ensemble du milieu pornographique, qui jouit d’une incompréhensible impunité depuis toujours, alors que, comme le rappelle la Cour de cassation, il prospère sur des actes illégaux relevant de l’exploitation sexuelle et de la criminalité organisée. 

Cet arrêt va dans le sens de plusieurs travaux institutionnels récents :  le rapport sénatorial de 2022 Porno : l’enfer du décor,  le rapport du Haut-Conseil à l’Egalité de 2023 Pornocriminalité : mettons fin à l’impunité de l’industrie pornographique, mais aussi le rapport Prostitution contre les femmes et les filles de 2024 de Reem Alsalem, Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes et les filles. Ces travaux font écho aux textes onusiens et à la résolution du Parlement européen de 1993.

Nous regrettons que la Cour de cassation n’ait pas censuré le raisonnement de la chambre de l’instruction qui a écarté la circonstance aggravante de torture et actes de barbarie, choix qui relève également de biais sexistes. Nous nous rassurons cependant dans la mesure où, puisque dorénavant l’affaire sera jugée devant une Cour d’assises, les parties civiles et le parquet pourront, à l’audience, développer des arguments autour de cette circonstance aggravante, qui pourra alors être retenue.

Enfin et surtout, toutes les associations en appellent au parquet pour que les vidéos de ces viols aggravés qui circulent encore sur Internet soient immédiatement retirées afin de faire cesser les très graves victimisations secondaires que subissent  encore aujourd’hui les parties civiles dans cette procédure. Ces diffusions illicites de viols sont une violation manifeste de leur vie privée, droit qui est pourtant garanti par des directives européennes et différents textes internationaux à valeur contraignante.

Nous saluons encore le courage inouï des 42 parties civiles de l’affaire French Bukkake, victimes de l’industrie pornographique, parmi des milliers d’autres, et qui exigent  justice. Nous resterons mobilisé.es à leurs côtés jusqu’au procès. 

 

Signataires Associations : 

Osez le Féminisme ! 

Le Mouvement du Nid

Les Effrontées

La Fondation des Femmes

Collectif féministe contre le viol

FNCIDFF

Fédération nationale Solidarité Femmes

Association Mémoire Traumatique et Victimologie

La CLEF

Assemblée des Femmes

Élu.es Contre les Violences faites aux Femmes 

Collectif National pour les Droits des Femmes
La Collective Des Droits

SOS Racisme

Women Without Violence

Association des Anciennes députées 

Ensemble contre le sexisme

Femmes Solidaires

Amicale du Nid

Zéro Macho

Chiennes de Garde

 

Signataires Syndicats : 

CGT

FSU 

Solidaires

 

Signataires Élues et responsables politiques

Laurence Cohen, ex-sénatrice, co-rapportrice du rapport sénatorial  » Pornographie: l’enfer du décor »

Céline Piques, rapporteuse du rapport du Haut Conseil à l’Egalité “Pornocriminalité : mettons fin à l’impunité de l’industrie pornographique”

Laurence Rossignol, sénatrice du Val-de-Marne, co-rapportrice du rapport sénatorial  » Pornographie: l’enfer du décor »

Eva Sas, députée écologiste

Danielle Simonnet, députée Après 

Céline Thiébaut-Martinez, députée PS

Marie-Christine Vergiat, ex-députée européenne, 

Shirley Wirden, élue et responsable droits des femmes PCF

 

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[Extrait de l’article Médiapart] – « La redéfinition pénale du viol en débat à l’Assemblée : révolution ou illusion ? »

Publié le 01/04/2025, Sarah Brethes.

 

« Le respect du consentement, tout le monde est, a priori, pour. Mais l’introduction de cette notion dans le Code pénal, débattue mardi à l’Assemblée, permettra-t-elle de changer la donne en matière de répression des violences sexuelles ? Le débat divise juristes, militantes et chercheuses.

 

Article à retrouver en intégralité ici.

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Extrait de la tribune Le Monde – « Le viol n’est pas une pénétration non consentie, mais imposée »

Publié le 01/04/2025.

 

« Dans une tribune au « Monde », les féministes Emmanuelle Piet et Ernestine Ronai appellent les députés à revoir la définition légale du viol, afin que la charge de la preuve ne soit plus essentiellement portée par la victime : en l’état actuel, le projecteur est placé sur son consentement – ou son absence de consentement – plutôt que sur l’acte commis par l’agresseur. »

 

Article à retrouver en intégralité ici.

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[Communiqué de presse] Première mondiale ou énième sacralisation du droit sexuel masculin ? / World premiere or umpteenth sanctification of male sexual rights?

Contact médias : Mireia Crespo, directrice d’isala asbl, +32 471741503, direction@isalaasbl.be

Une « première mondiale » ! La presse internationale rivalise d’enthousiasme face à la nouvelle loi belge. Depuis le 1er décembre 2024, les « travailleuses du sexe » peuvent signer un contrat de travail. Si on peut saluer la volonté de limiter les abus qui forment précisément le cadre ordinaire d’une telle « activité », on souscrit difficilement à l’angélisme du moment quand il s’agit de blanchir une activité fondée sur l’esclavage sexuel des femmes.

Le proxénète devient donc un chef d’entreprise reconnu et le « travail du sexe », un emploi légitime au même titre que la coiffure ou la plomberie. Pour l’association belge isala, forte de son expérience de terrain, les apparences cachent un franc recul pour les droits des femmes : légitimer leur exploitation sexuelle par les « clients » et les proxénètes, sans mettre fin aux violences inhérentes à cette occupation.

Neuf associations de terrain, dont isala, se sont mobilisées et ont requis l’annulation de cette loi auprès de la Cour Constitutionnelle belge, une démarche nécessaire pour ouvrir un véritable débat sur cette législation.

Ce « travail » comporte des conditions tellement inacceptables que le fameux contrat est bardé de dérogations. Une personne signant ce contrat pourra, en théorie, refuser un « client » ou stopper l’activité sexuelle à tout moment. Il faut tout ignorer de la logique des bordels, où le « client » est roi, où le proxénète trempe le plus souvent dans l’escroquerie et la corruption, pour croire une seule seconde que des femmes vulnérables, étranglées par la précarité, auront l’autorité d’exiger le respect du droit du travail ! Déplaire au « client », c’est déplaire au « patron ». Et pour elles, il sera dangereux, et parfois mortel, de s’y risquer. D’ailleurs, la loi belge a dû prévoir expressément l’installation de “boutons d’urgence” permettant à la « travailleuse » d’appeler au secours…

Sous couvert de proposition généreuse en faveur des personnes concernées, on déroule le tapis rouge aux proxénètes et aux trafiquants. Car si métier il y a, ces derniers seront invités à dénicher des « volontaires », par tous les moyens, dans le vivier inépuisable de femmes étrangères, migrantes, ou fragilisées par les incestes, les viols et violences de tous ordres. Pascale R., survivante de la prostitution et militante, connaît bien « leurs méthodes de coercition : rétention des papiers d’identité, drogues, coups, menaces » qui resteront utilisées pour forcer les personnes à signer des contrats. En Allemagne, pays qui a tenté de faire de la prostitution un métier comme un autre, l’échec est retentissant. Dans un environnement juridique favorable aux exploiteurs, les « travailleuses du sexe » sont très rares à vouloir être étiquetées comme telles. L’immense majorité reste dans la clandestinité et les trafiquants trafiquent, faisant du pays « le bordel de l’Europe ». « Un jour, nous aurons honte », a pu titrer le Spiegel en 2023.

Par ailleurs, la loi belge oublie un « détail » : les « clients » prostitueurs, ainsi confortés dans leur sempiternel « droit sexuel masculin », fondement même du patriarcat. Les “boutons d’urgence” tant vantés sont la preuve que les violences qu’ils exercent sont connues de tous. Comment ne pas voir l’aberration que cet « oubli » constitue à l’heure du mouvement #Metoo, de la condamnation du harcèlement sexuel, de l’appel à la responsabilisation masculine face à l’explosion des violences sexistes et sexuelles ? On fustige au procès Mazan l’irresponsabilité des hommes prêts à tout pour soumettre sexuellement des femmes, mais on ne voit aucun inconvénient à les encourager, dans la prostitution, à leur extorquer un consentement factice au moyen d’un billet… Par ailleurs, si répondre au harcèlement sexuel devient une prestation professionnelle, on imagine le prix à payer pour toutes les travailleuses. Comment oseront-elles dénoncer des actes reconnus par la société tout entière comme légitimement exigibles ?

Comme le dit CAP International, « la nouvelle loi belge ne fait que légitimer un système qui perpétue les oppressions patriarcales, racistes et de classe. Elle inscrit dans le marbre la marchandisation des femmes les plus marginalisées, en renforçant le pouvoir des proxénètes et des “clients”. » Pour isala, « ce n’est pas un contrat de travail qu’elles revendiquent, mais un accompagnement vers une sortie durable de la prostitution ».

Les textes internationaux convergent, aujourd’hui, pour rappeler l’urgence de décourager, voire de pénaliser, ceux qui alimentent un système fondé sur des violences et la traite des êtres humains. C’est le choix qu’a fait la France en 2016, avec une loi abolitionniste protectrice et progressiste… quand elle est appliquée. Elle a misé sur l’accompagnement des personnes qui veulent sortir de la prostitution – l’immense majorité des concernées – à travers la création de parcours de sortie financés par l’Etat et comprenant l’accès à un titre de séjour, à un logement, à un accompagnement social, à des formations, à un soutien financier… et en parallèle sur la pénalisation d’hommes qui nourrissent un système de violences sexistes et sexuelles dont la société ne veut plus. Vraie pionnière de cette approche, la Suède met en œuvre une loi similaire depuis 1999, qui non seulement a mené à une réduction de la demande d’actes sexuels tarifés, mais a également changé les attitudes et les mentalités. La Belgique ferait bien de s’en inspirer…

English version

A ‘world premiere’! The international press is buzzing with enthusiasm about the new Belgian law. As of 1 December 2024, ‘sex workers’ can sign employment contracts. While the intention to limit abuses, which are commonplace of such ‘activity’, is to be welcomed – it is difficult to subscribe to the naïve fleeting idealism when it comes to legitimising an activity based on women’s sexual slavery.

Pimps become acknowledged entrepreneurs and ‘sex work’ a legitimate job in the same way as hairdressing or plumbing. For the Belgian association isala, drawing on its grassroots experience, this law’s facade conceals a real step backwards for women’s rights, which instead legitimise their sexual exploitation by ‘clients’ and pimps, without ending this activity’s inherent violence.

Nine grassroots associations, including isala, took action and requested the Belgian Constitutional Court to repeal the law, a necessary step to open a real debate on this legislation.

The conditions of this ‘job’ are so unacceptable that the contract is riddled with exemptions. A person signing this contract could, in theory, refuse a ‘client’ or stop the sexual activity at any time. One has to be completely unknowledgeable of the brothels’ logic, where the ‘client’ is king and the pimp is often involved in fraud and corruption, to believe for a single second that vulnerable women, strangled by precarity, could have the authority to demand respect for labour law!  Displeasing the ‘client’ is displeasing the ‘boss’. And for them, it will be dangerous, and sometimes fatal, to risk it. In fact, the Belgian law had to explicitly provide for the installation of ‘emergency buttons’ enabling the ‘worker’ to call for help…

Disguised as a generous proposal in support of the people concerned, the law rolls out the red carpet for pimps and traffickers. Because if the demand exists, those will be invited to find ‘volunteers’ from the inexhaustible pool of foreign women, migrants, or women made vulnerable by incest, rape and violence of all kinds. Pascale R., a prostitution survivor and activist, is well acquainted with ‘their methods of coercion: withholding identity papers, drugs, beatings, threats’ which will continue to be used to force people to sign contracts. In Germany, a country that has tried to make prostitution a profession like any other, the failure has been significant. In a legal conducive environment for exploiters, very few ‘sex workers’ want to be labelled as such. The vast majority remain underground, and traffickers smuggle, making the country ‘the brothel of Europe’. ‘One day, we will be ashamed’, was a headline in Spiegel in 2023.

Moreover, the Belgian law leaves out one ‘detail’: the prostituting “clients”, who are thus comforted in their eternal “male sexual right”, the very foundation of patriarchy. The much-vaunted ‘emergency buttons’ are proof that the violence they perpetrate is common knowledge. How can we fail to see the aberration that this ‘oversight’ represents in the era of the #Metoo movement, the condemnation of sexual harassment, and the call for male responsibility in the face of the explosion of sexist and sexual violence? While at the Mazan trial, the irresponsibility of men prepared to do anything to sexually subjugate women was highly criticised, we seem to see no issue with encouraging men, through prostitution, to extract coerced consent from women in exchange for some cash…  If responding to sexual harassment becomes a professional service, you can imagine the price to be paid by all working women. How can they dare to denounce acts that are recognised by society as a whole as legitimate?

As CAP International says, ‘the new Belgian law merely legitimises a system that perpetuates patriarchal, racist and class oppression. It sets in stone the commodification of the most marginalised women, reinforcing the power of pimps and ‘clients’. For isala, ‘it is not an employment contract that they are demanding, but support to help them find a long-term way out of prostitution’.

Today, international texts are converging on the urgent need to discourage, and even penalise, those who feed a system based on violence and trafficking in human beings. This was the choice made by Frankrijk in 2016, with an abolitionist law that is both protective and progressive… when it is applied. It has focused on supporting people who want to leave prostitution – the vast majority of those concerned – by creating state-funded pathways to exit, including access to a residence permit, accommodation, social and financial support and training, while at the same time criminalising men who feed a system of sexist and sexual violence that society no longer wants. Sweden, a true pioneer of this approach, has been implementing a similar law since 1999, which has not only led to a reduction in the demand for sexual acts, but has also changed attitudes and mentalities in society. Belgium would do well to take inspiration from it…

 

SIGNATAIRES/SIGNATORIES

Associations belges/Belgian organisations

isala asbl

Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB)

Université des femmes

Collectif des femmes Louvain-la-Neuve 

Synergie Wallonie

Le monde selon les femmes asbl

La voix des femmes asbl

Oasis asbl

JUMP Solutions for Equity at Work

Mouvement pour l’égalité entre les femmes et les hommes asbl

asbl Solidarité femmes La Louvière

Centre de Prévention des Violences Conjugales et Familiales asbl (CPVCF)

Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE)

Des Mères Veilleuses asbl

Observatoire des Violences Faites aux Femmes

Fondation Millennia2025 Femmes et Innovation 

Fondation Anne-Marie Lizin

Maison de la famille Willy Peers

Cercle d’histoire « Les amis et amies de Rosa Luxembourg »

Survivantes/Survivors

Pascale Rouges (Belgique)

Marie Merklinger (Allemagne)

Valérie Tender (Canada)

Rose Sullivan (Canada)

Grizelda Grootboom (Afrique du Sud)

Rachel Moran, author and women’s rights campaigner (Irlande)

Blessing Okoedion (Italie)

Netzwerk Ella (Collectif de survivantes allemandes)

SiSi – Survivors Informing Services and Institutions (Irlande)

Cherie Jimenez, Leader Survivante et Directrice, SPACE International (États-Unis)

Survivor Exit Foundation (Afrique du Sud)

Terry Forliti, Leader Survivante, Women’s Graduates, Human Action Research Team (États-Unis)

Associations européennes et internationales/European and international organisations

CAP International

Réseau européen des femmes migrantes (ENoMW)

Lobby Européen des Femmes (EWL)

Coalition Against Trafficking in Women (CATW)

Centre Européen du Conseil International des Femmes (CECIF)

Front féministe international

Initiative Féministe EuroMed IFE-EFI

Mouvement du Nid (France)

Amicale du Nid (France)

Coordination Française pour le Lobby Européen des Femme, CLEF (France)

Osez le Féminisme ! (France)

Zéromacho France

Centre évolutif Lilith (France)

Femmes ici et ailleurs (France)

44 Vilaines filles (France)

Chiennes de garde (France)

Assemblée des femmes (France)

Emission Femmes Libres (France)

Encore féministes ! (France)

La ligue du droit international des femmes (France)

Collectif Féministe Contre le Viol (France)

Les Amazones d’Avignon (France)

Mariannes de la diversité (France)

Bundesverband Nordisches Modell e.V. (Allemagne)

SOLWODI Deutschland eV (Allemagne)

SISTERS – für den Ausstieg aus der Prostitution! (Allemagne)

Trauma and Prostitution (Allemagne)

Windrose e.V. (Allemagne)

Feministische Partei – DIE FRAUEN (Allemagne)

Zéromacho Allemagne

Plataforma Portuguesa Para Os Direitos Das Mulheres-Associação (Portugal)

Coolabora (Portugal)

APEM – Associação Portuguesa de Estudos sobre as Mulheres (Portugal)

SERES – Association of Women Infected and Affected by HIV (Portugal)

REDE – Youth Network for Equality (Portugal)

EOS – Associação de Estudos, Cooperação e Desenvolvimento (Portugal)

Ruhama (Irlande)

The Sexual Exploitation Research and Policy Institute, SERP (Irlande)

Immigrant Council of Ireland (Irlande)

Sarah Benson, CEO, Women’s Aid (Irlande)

The Unforgettable Women’s Network (Irlande)

Women’s Collective Ireland (Irlande)

Talita Sweden (Suède)

Swedish Women’s Lobby (Suède)

Unizon (Suède)

Roks (Suède)

Women’s Baltic Peacebuilding Initiative (Suède)

Swedish Medical Women Association, KLF (Suède)

Iroko (Italie)

Resistenza Femminista APS (Italie)

Weavers of Hope (Italie)

Associazione DORAD (Italie)

La CLES – Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (Canada)

Vancouver Rape Relief and Women’s Shelter (Canada)

Linda MacDonald, co-fondatrice, Persons Against Non-State Torture (Canada)

Jeanne Sarson, co-fondatrice, Persons Against Non-State Torture (Canada)

FiLiA (Royaume-Uni)

UK Feminista (Royaume-Uni)

Centre to End All Sexual Exploitation UK (Royaume-Uni)

Melinda Tankard Reist, Directrice, Collective Shout: for a world free of sexploitation (Australie)

Dr Tegan Larin, Fonctionnaire public, CATW-Australia (Australie)

Comisión para la Investigación de Malos Tratos a Mujeres (Espagne)

Acción Contra la Trata – ACT & Las Poderosas (Espagne)

Drisha Fernandes, Fondatrice, The Beehive (Colombie)

fundación Empodérame (Colombie)

Agnete Strøm, Kvinnefronten (Norvège)

Marta Center (Lettonie)

Comisión Unidos Vs Trata (Mexico)

Apne Aap (Inde)

Breaking Free (États-Unis)

Democracy Development Center (Ukraine)

Kafa (Liban)

Dianne Post, avocate, CPIC National Organization for Women (États-Unis)

Signatures individuelles/Individual signatories

Véronique De Keyser, Professeure émérite ULiege et députée européenne (2001-2014)

Viviane Teitelbaum, Sénatrice et Présidente du CECIF

Sylvie Lausberg, Sécretaire Générale Europe du CEDIF et auteure féministe

Isabella Lenarduzzi, entrepreneuse sociale

Donatienne Portugaels, Présidente du Mouvement pour l’égalité femmes-hommes

Marcela de la Pena, Fondatrice de Chaska International asbl

Maria Noichl, députée européenne

Hélène Bidard, adjointe à la Maire de Paris en charge de l’égalité femmes-hommes

Laurence Rossignol, sénatrice française et militante féministe

Céline Thiébault Martinez, députée française

Lorraine Questiaux, avocate et militante féministe

Gabrielle Lefèvre, journaliste

Ouardia Derriche, militante féministe

Ghada Jabbour, co-fondatrice de Kafa

Megan Walker, militante contre les violences masculine contre les femmes (Canada)

Ruchira Gupta, Founder President, Apne Aap

Dr. Brigitte Schmid-Hagenmeyer, psychologue et psychothérapeute allemande

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[grevefeministe] Communiqué de presse – Des manifestations massives pour les droits des femmes

Des manifestations massives  pour les droits des femmes

8 mars 2025, Communiqué de presse 

La journée internationale de lutte pour les droits des femmes a été un  énorme succès sur tout le territoire. Les manifestations ont regroupé plus de 120 000 manifestant·es à Paris, et plus de 250 000 partout en France avec plus de 200 initiatives.Les mobilisations étaient déterminées, revendicatives et dynamiques.Les mobilisations ont aussi été l’occasion de rappeler nos valeurs de paix juste et durable et de solidarité internationale à l’heure où partout dans le monde nos droits sont directement visés par des pouvoirs autoritaires, ouvertement masculinistes, théocratiques ou militaro-nationalistes.

En France, la lutte contre les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, les LGBTQIA+phobies, le validisme, ont également été au centre de nos mobilisations du 8 mars.
A Paris, nous dénonçons la tentative d’intrusion du collectif identitaire d’extrême droite Nemesis qui instrumentalise les droits des femmes à des fins racistes.

Heureusement la détermination des très nombreux·ses manifestant·es et leurs slogans anti-racistes et antifascistes les a empêchées de rejoindre le cortège. Nous dénonçons l’attitude des forces de l’ordre qui ont chargé de façon violente à plusieurs reprises le service de protection de la manifestation.
Cela n’a pas empêché le succès de la manifestation. Les féministes ont porté leurs revendications pour gagner l’égalité dans la vie, dans la société et au travail, et continueront la mobilisation après le 8 mars.

Nous appelons l’ensemble du mouvement féministe à se saisir de la date du 22 mars pour la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, pour un autre projet de société, humaniste, solidaire et égalitaire.

Contact Presse #GrèveFéministe : grevefeministe8mars@gmail.com
Anne Leclerc 06.81.03.00.70 – Suzy Rojtman 06.61.83.12.56 – Julie Ferrua
07.67.23.64.82 – Amandine Cormier 06.85.71.37.63 – Myriam Lebkiri 06.27.43.73.27
Pour toutes informations : Pauline Baron 06.84.80.00.52

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