Communiqué de presse – Chape de plomb sur les violences sexuelles sur les enfants

Communiqué de presse

Chape de plomb sur les violences sexuelles sur les enfants

 

Paris, le 20 juillet 2023


80 personnalités et associations, actrices et acteurs de la lutte contre les violences faites aux enfants et aux femmes, alertent sur le risque de deux graves reculs à venir en ce qui concerne la protection des enfants victimes et de leur parole.

1. Le risque d’une abrogation de la loi du 21 avril 2021

Le 21 juillet, le Conseil constitutionnel rendra une décision cruciale pour la protection des mineurs victimes de violences sexuelles en se prononçant sur la constitutionnalité de la loi du 21 avril 2021 qui réprime le viol sur mineur de moins de 15 ans[1]. Le Conseil constitutionnel est saisi par un homme actuellement mis en examen pour viol commis sur mineur avec une différence d’âge d’au moins 5 ans sur le fondement de la loi dont il demande l’abrogation. Afin d’échapper à sa condamnation, il a présenté cette QPC (question prioritaire de constitutionnalité) et demande « l’abrogation immédiate » de cette loi.

La décision qui sera rendue est extrêmement importante car elle pourrait remettre en cause la loi du 21 avril 2021, une loi qui permet la protection des enfants victimes de viols, d’agression sexuelle et d’inceste.

… grâce à cette loi, lorsqu’un adulte commet un acte bucco-génital ou pénètre sexuellement un enfant de moins de 15 ans, dès lors qu’ils ont au moins 5 ans de différence d’âge, c’est un viol. C’est un crime, la loi de 2021 l’interdit.

… grâce à cette loi, si un adulte touche les seins, les fesses, le sexe ou l’entrecuisse d’un enfant de moins de 15 ans, dès lors qu’ils ont au moins 5 ans de différence d’âge, c’est une agression sexuelle. C’est un délit, la loi de 2021 l’interdit.

… grâce à cette loi, dès qu’un adulte commet un acte bucco-génital ou pénètre sexuellement un enfant de sa famille[2], c’est un viol incestueux. C’est un crime, la loi de 2021 l’interdit.

… grâce à cette loi, dès qu’un adulte touche les seins, les fesses, le sexe ou l’entrecuisse d’un enfant de sa famille, c’est une agression sexuelle incestueuse. C’est un délit, la loi de 2021 l’interdit.

La loi de 2021 a été un grand pas en avant, en ce qu’elle reconnaît qu’un mineur de moins de 15 ans n’est pas en état de consentir à un acte sexuel commis par un adulte. Le déséquilibre entre l’adulte et l’enfant est une contrainte en soi qui constitue le viol.

Remettre en cause cette loi, c’est revenir à une situation, où, dès l’âge de 4 ans, un enfant qui avait été pénétré par un adulte devait prouver la contrainte, la menace, la violence ou la surprise. Autrement dit, les lois et ceux qui les appliquent estimaient qu’un enfant de 5 ans pouvait consentir.

 

2. La disparition programmée de la CIIVISE à l’automne

Pour arriver à la loi du 21 avril 2021, il a fallu une détermination sans faille des victimes de viols, du grand public, de la société civile et des associations spécialisées. Des témoignages médiatisés (La Familia Grande, Le consentement, La petite fille sur la banquise…), le procès de Pontoise, 600 000 signatures pour la pétition « Viol d’enfant : changeons la loi car un enfant n’est jamais consentant », le mouvement MeToo, MeTooInceste…

L’Etat avait répondu à ce besoin d’écoute par la création de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Les 25 000 témoignages recueillis par celle-ci ont permis de formuler des recommandations essentielles pour l’amélioration de notre réponse institutionnelle :

Louise, victime d’inceste par son père pendant 12 ans : « j’ai l’impression que personne ne m’a crue, on remettait toujours en cause ma parole. Ce qui m’a aidée à tenir, c’est l’espoir. Et cet échange avec vous me permet de garder espoir sur le fait que les choses peuvent évoluer. Merci. «

Le 13 juillet dernier, lors d’une audition, la Secrétaire d’Etat à l’enfance a pourtant évoqué la “fin des travaux de la CIIVISE” à l’automne.

La peur pour nous d’un retour à zéro est réelle. Aujourd’hui l’État est à un tournant historique : faire taire les victimes, ou donner un second souffle à leur parole. Le 21 juillet 2023, la décision du Conseil Constitutionnel marquera notre histoire. Par sa voix, l’État dira aux victimes Parlez ou elle leur dira Taisez-vous.

 

[1] articles 222-23-1 et 222-23-3 du Code pénal

[2] père, mère, grand-père, grand-mère, frère, sœur, oncle, tante, grand-oncle, grande-tante, neveux, nièce, conjoint / concubin, ou partenaire lié par un pacte de solidarité à l’une des personnes précisément citée s’il a une autorité de droit ou de fait sur le mineur).

 

Signataires :

Emmanuelle Piet, Présidente du Collectif Féministe Contre le Viol
Anne-Cécile Mailfert, Présidente de la Fondation des Femmes
Camille Kouchner, avocate, universitaire, autrice de La Familia Grande
Adélaïde Bon, Comédienne et écrivaine, autrice de La petite fille sur la banquise
Élisabeth Moreno, Ancienne Ministre à l’égalité femmes-hommes
Annick Billon, Sénatrice
Michelle Meunier, Sénatrice
Laurence Rossignol, Sénatrice, ancienne Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes
Hélène Bidard, Adjointe (PCF) à la ville de Paris en charge de l’égalité femmes-hommes, de la jeunesse et de l’éducation populaire
Ernestine Ronai, Responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes de la Seine Saint Denis
Edouard Durand, magistrat et coprésident de la Ciivise (Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants)
Jocelyne Adriant Mebtoul, Membre du HCE, Fondatrice Femmes du monde et réciproquement
Yasmina Bedar, Association Yalla
Suzanne Bellnoun, Organisation des Femmes Africaines de la Diaspora (OFAD)
Jean-Marc Ben Kemoun, psychiatre, pédopsychiatre et médecin légiste
Dr Catherine Bonnet, Psychiatre
Danielle Bousquet, Présidente de la Fédération nationale de centres d’information des droits des femmes et des familles (FNCIDFF)
Françoise Brié, Directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF)
Christelle Charrier, Conseillère municipale de Villiers, membre de ECVF
Dr Claire Noëlle Collardey, Gynécologue
Michèle Créoff, Juriste spécialiste de la protection de l’enfant, ex Vice-présidente du Conseil National de protection de l’Enfance
Blandine Deverlanges, WDI France – Noues Femmes
Mathilde Delespine, Sage Femme coordinatrice du projet maison des Femmes Rennes
Yseline Fourtic-Dutarde, co-présidente d’Ensemble contre le sexisme
Marie Hélène Franjou, Pédiatre
Anne-Claire Gagnon, Présidente de l’association contre la maltraitance animale et humaine
Arnaud Gallais, membre de la Ciivise, cofondateur du collectif Prévenir et Protéger, et de BeBraveFrance
Eric Ghozlan, Membre du Conseil National de Protection de l’Enfance, Docteur en psychologie
Isabelle Gillette-Faye, Sociologue, Experte, Présidente de Genre et cultures
Annie Gourgue, Présidente de la Mouette
Ghada Hatem, Gynécologue obstétricienne, Fondatrice de la Maison de Femmes
Florence Jacquet, Fondatrice d’Alternatif World
Catherine Ladousse, co-présidente d’Ensemble contre le sexisme
Gilles Lazimi, Médecin généraliste
Martine Le Jossec, co-présidente de l’Association Française du Féminisme
Ursula Lemenn, Porte-parole d’Osez le Féminisme !
Séverine Lemière, Universitaire, Présidente de FIT une femme un toit
Frédérique Martz, Co-fondatrice Institut Women-Safe & Children
Céline Piques, Membre du Haut Conseil à l’Egalité
Solène Podevin, Face à L’inceste
Samuel Rassinon, Psychologue clinicien
Patricia Rouff, Directrice de Léa Solidarité Femmes
Suzy Rotman, Collectif National pour les Droits des Femmes
Muriel Salmona, Psychiatre, Présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie
Homayra Sellier, Présidente d’Innocence en danger
Céline Thiebault-Martinez, Présidente de la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (la CLEF).
Sylvine Thomassin, ancienne maire de Bondy
Linda Tromeleue, Psychologue clinicienne
Claudy Vouhe, Chargée des programmes de l’association L’être égale
Henriette Zoughebi, Vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France en charge des lycées et des politiques éducatives

 

Et les associations suivantes :

Agir contre la prostitution des enfants
Association Caméléon
Assemblée des Femmes
CDP-Enfance (Comprendre, Défendre, Protéger l’Enfance)
CentraleSupelec au Féminin
CIDFF de Paris
Collectif pour une Parentalité Féministe
Dans le Genre Égales
L’Égalité c’est pas sorcier
Enfance et Partage
Elle’s Imagine’nt
Equipop
Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes (ECVF)
Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF)
Femmes du Monde et Réciproquement (FMR)
Gynécologie Sans frontières
Glenn Hoel
La Team Eunomie
Le Monde à Travers un regard
Les chiennes de garde
Le déni, ça suffit
Les enfants de Tamar
Mouvement Français pour le Planning Familial
Mouvement du Nid
Parents & Féministes
Peau d’Âme
Protéger l’Enfant
REPPEA
Revis-Inceste et psychotraumatisme
SOS Inceste pour revivre
Stop VEO, Enfance sans violences
Traumatisme Inconscient et Victimologie
Un Nouveau Jour
Union Régionale Solidarité Femmes Ile-de-France
WeToo Stop Child Abuse

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“Le coût du déni” – Avis de la CIIVISE du 12 juin 2023

Violences faites aux enfants : le coût du déni.

CIIVISE - Avis du 12 juin 2023

« Le coût du déni, c’est que ce que nous coûtent les agresseurs chaque année. C’est le coût de leur impunité, des conséquences à long terme des violences sexuelles pour les victimes et de notre passivité. Le coût du déni, c’est 9,7 milliards d’euros chaque année.

En estimant le coût économique annuel des violences sexuelles subies dans l’enfance, la CIIVISE entend contribuer à la prise de conscience de l’ampleur et de la gravité des violences sexuelles faites aux enfants. Chaque chiffre, chaque poste de coût doit d’abord être lu comme révélateur des souffrances endurées par les victimes.

Pour parvenir à déterminer le coût annuel des violences sexuelles faites aux enfants, la CIIVISE a confié cette étude au cabinet Psytel, qui avait réalisé l’évaluation du coût annuel des violences conjugales.

Le coût des conséquences à long terme des violences sexuelles sur la santé des victimes représente près de 70% du coût total. L’absence de prise en charge du psychotraumatisme est la cause principale de ces conséquences à long terme. Le présent perpétuel de la souffrance dont la CIIVISE parle incessamment, doit être pris en compte d’abord par respect pour les victimes elles-mêmes, mais aussi pour son impact social et économique.

Dans ses conclusions intermédiaires du 31 mars 2022, la CIIVISE avait préconisé que les soins spécialisés du psychotraumatisme soient garantis pour les enfants victimes comme pour les adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance. C’est d’abord un impératif collectif à l’égard de chaque victime. C’est aussi un objectif de santé publique. C’est la raison pour laquelle la CIIVISE préconise la mise en place et le financement d’un parcours de soins spécialisés en psychotraumatisme de 20 à 33 séances réparties sur une année et renouvelables selon les besoins des victimes. Elle préconise également que l’intégralité du coût du parcours de soins spécialisés du psychotraumatisme, incluant les soins somatiques, psychologiques/psychiatriques et psycho-corporels soit pris en charge par la Solidarité nationale.

Cruciale, urgente, cette mesure n’est cependant pas suffisante. Les victimes le disent : elles ont aussi « besoin vraiment de témoigner, de parler, de dire ce qu’il en est » et d’entendre leurs récits résonner au-delà des tribunaux et des cabinets médicaux. En recueillant leur récit, la CIIVISE atteste de leur reconnaissance par la société française. Cela ne peut pas être une parenthèse. La CIIVISE ne peut pas « éteindre la lumière ». Elle doit être maintenue après décembre 2023. »

La CIIVISE

 

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Soutien à Sophie ABIDA, emprisonnée pour avoir voulu protéger sa fille de deux ans

Vous souhaitez agir pour soutenir les enfants victimes de viols ?

Faites circuler cet appel à soutien autour de vous et sur vos réseaux sociaux.

Soutien à Sophie ABIDA, emprisonnée pour avoir voulu protéger sa fille de deux ans

Sophie est en détention provisoire pour soustraction d’enfant car elle a voulu protéger sa fille cadette agée de deux ans d’un père contre lequel les trois aînés avaient dénoncé des violences physiques et sexuelles.

Mère d’un bébé, elle n’a pas bénéficié d’un tire lait et doit presser ses seins pour ne pas risquer un engorgement.

Sophie a commencé une grève de la faim le 28 mars et a déjà perdu 6 kg.

Manifestons-lui notre solidarité en lui écrivant des lettres, des cartes postales.

Soyons nombreuses et nombreux à la soutenir

 

 

Pour lui écrire :

ABIDA Sophie

Ecrou 14899

Centre pénitentiaire d’ORLEANS-SARAN

RD 702 LES MONTAUBANS

4024 ancienne route de Chartres

BP 40215

45770 SARAN

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La place des procès d’Outreau dans la protection de l’enfance – par Emmanuelle PIET, présidente du Collectif féministe contre le viol

La place des procès d'Outreau dans la protection de l'enfance

Le 8 mars 1986 le Collectif féministe contre le viol (CFCV) a ouvert une permanence téléphonique Viols-Femmes-Informations, au 0 800 05 95 95, financée par des crédits du ministère des Droits des femmes. Depuis cette date jusqu’à aujourd’hui nous avons recueilli 40 000* récits de viols. Viols-Femmes-Informations est accessible du lundi au vendredi de 10 heures à 19 heures, appel gratuit.

Plus de la moitié de nos appels concernent des viols d’enfant.

Le 8 mars 1986 le Collectif féministe contre le viol (CFCV) a ouvert une permanence téléphonique Viols-Femmes-Informations, au 0 800 05 95 95, financée par des crédits du ministère des Droits des femmes. Depuis cette date jusqu’à aujourd’hui nous avons recueilli 40 000
récits de viols. Viols-Femmes-Informations est accessible du lundi au vendredi de 10 heures à 19 heures, appel gratuit.

Plus de la moitié de nos appels concernent des viols d’enfant.

En tant que médecin de protection maternelle et infantile je travaille à la prévention des agressions sexuelles et des mauvais traitements à l’encontre des enfants depuis 1985. Quand nous avons débuté cette prévention nous avons testé ce qui nous venait du Québec comme méthode pédagogique et outils d’intervention. Nous allions dans les écoles, nous présentions des vidéos, essentiellement Mon corps, c’est mon corps et nous parlions avec les enfants. Il ne s’agissait pas de prévention primaire mais les enfants parlaient très spontanément. Ils disaient les violences subies et à partir de leur parole une action des services de protection de l’enfance se mettait en place.

La protection de l’enfance est très récente dans l’histoire de l’humanité. Nos sociétés ont été longtemps des sociétés où l’enfant et les jeunes étaient exploités : instrument de vengeance entre les peuples, victimes de temps de travail excessif, enrôlés dans des conflits guerriers.

Les choses ont commencé à changer à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Depuis la suppression des bagnes pour enfant en 1945, avec la circulaire sur l’éducation surveillée qui pensait que les enfants peuvent être éduqués, nous avons énormément progressé dans la protection de l’enfance, plusieurs lois et circulaires ont amélioré la prise en compte des enfants maltraités : formation des personnels, mobilisation des institutions, modifications
législatives notamment sur l’obligation du signalement, la prescription. La Convention internationale des droits de l’enfant a marqué une étape importante en leur reconnaissant le droit à la protection et à l’expression. En 1997, la grande cause nationale était consacrée à l’Enfance maltraitée. Les signalements se multipliaient et de plus en plus il était possible de protéger les victimes mineures de celles et ceux qui les avaient violées, agressées, maltraitées. Ces agresseurs étaient dans leur grande majorité leurs propres parents (père, mère, grands-parents…), et, pratiquement toujours, des personnes de leur entourage.

Les agresseurs appartenaient à toutes les classes sociales.

Puis le sécuritaire est devenu un enjeu politique. La population doit avoir peur, et quoi de mieux pour effrayer une population que de faire en sortes qu’elle ait peur de sa jeunesse ! Mais comment faire grandir la peur de la jeunesse si par ailleurs on essaie de la protéger et que l’on dénonce la violence dont certains jeunes sont victimes ? Comment faire grandir la peur de la jeunesse si on explique certains actes de délinquance
commis par les jeunes par de la violence subie dans l’enfance par ces jeunes ? « Les jeunes c’est dangereux ! C’est mauvais ». Pour faire fructifier cet a priori il fallait supprimer l’idée que : les enfants, il faut les protéger. Supprimer l’idée que les enfants peuvent être maltraités et doivent être protégés.

Les différents gouvernements ont alors commencé à supprimer l’une après l’autre toutes les institutions spécifiquement dédiées à la protection de l’enfance :
– La CCPE, Commission de circonscription préélémentaire et élémentaire, ou la CDES, Commission départementale de l’éducation spéciale. Ces commissions pluri-professionnelles, où avec l’école et d’autres partenaires la problématique des enfants en difficulté s’évaluait, ont disparu.
– Les dispositifs d’aide aux enfants en difficulté scolaire : les RASED ou Réseaux d’aide spécialisée pour l’enfance en difficulté sont en grave danger, prêts à être supprimés.
– L’institution du Défenseur des enfants a été supprimée pour ne devenir qu’un service sous l’autorité du Défenseur des droits.
– La brigade des mineurs est devenue la brigade de protection des familles !

Point d’orgue de ces reculs successifs : la loi de 2007 concernant la protection de l’enfance qui consacre cinq de ses articles à supprimer le vocable enfants maltraités pour le remplacer par enfants en danger ! Dans cette logique on supprime le signalement pour le remplacer par l’information préoccupante. Dans cette démarche, et ces nouveaux vocables, se lit une volonté politique de supprimer de notre conscience, de notre imaginaire l’idée même que des enfants sont maltraités, agressés, violés.

Aujourd’hui on constate une tendance à la déjudiciarisation. Plutôt qu’une audience de jugement la procédure est orientée vers un aménagement de type contractuel, même avec les pères violeurs. On constate un recul du nombre de signalements effectués par le SNATED, service national téléphonique d’assistance à l’enfance en danger (anciennement SNATEM) service national d’aide à l’enfance maltraitée. La Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) elle aussi subit une métamorphose : tout le volet prévention a disparu. Désormais le service ne prend plus en charge que les mineurs auteurs d’infractions.

D’un autre côté, des rapports demandent un dépistage des enfants délinquants dès trois ans ! Nous incitant à penser que la délinquance, c’est dès le berceau, quasiment génétique, plutôt que de voir la réalité des violences infligées aux mineurs et de mettre en œuvre une réelle prévention. C’est dans cette logique-là que s’inscrivent les procès d’Outreau. Il faut arrêter la prise en compte de la parole des enfants, ne pas entendre, ne pas voir les séquelles que laissent les agressions. Laisser à penser que les enfants mentent, qu’ils imaginent, fantasment, surtout les plus abimés.

Depuis, plus un seul procès où des avocats de la défense ne parlent d’Outreau, plus un seul enquêteur qui ne fasse référence au fait que les enfants ne sont pas crédibles. Et pourtant nous savons que beaucoup d’enfants subissent des maltraitances physiques et sexuelles.

Quelques chiffres :
L’Association internationale des victimes d’inceste (AIVI), a fait réaliser un sondage auprès d’un échantillon représentatif. On y apprend qu’en France deux millions de personnes ont été victimes d’inceste.
En Seine-Saint-Denis, en 2006, une enquête réalisée auprès de 1566 jeunes filles de 18 à 21 ans a montré que 13 % d’entre elles avaient subi des agressions sexuelles, dans les deux tiers des cas avant l’âge de 16 ans, de façon répétée, par un adulte de la famille. Une fille sur quatre (23 %) avait subi des violences physiques graves : coups violents, tabassage, tentative de meurtre ou séquestration et là aussi dans les deux tiers des cas avant l’âge de 16 ans de façon répétée par un adulte de la famille. Parmi ces jeunes filles victimes de façon répétée d’un adulte de la famille (sexuellement ou physiquement), 15 % s’estimaient en mauvaise santé (versus 3% dans la population générale), 34 % avaient fait une tentative de suicide (versus 6 % dans la population générale), elles déclaraient 3 fois plus de maladies, elles avaient avorté 3,25 fois plus et elles étaient 3 fois plus nombreuses à avoir déjà commis un acte violent et 3 fois plus à avoir subi une nouvelle agression.

J’ai animé des groupes de parole avec des enfants délinquants, 119 jeunes garçons criminels mineurs, agresseurs sexuels ou auteurs d’autres crimes, incarcérés à la prison de Villepinte. Chacun d’entre eux avait subi de graves violences. Pas un seul n’avait vécu une enfance protégée, en sécurité. Par violence il faut entendre : maltraitances graves, agression sexuelle, abandon grave de la mère, provenance d’un pays en guerre, mort violente d’un proche. Chacun avait subi au moins une de ces formes de violence, plusieurs d’entre eux en avaient subi plusieurs à la fois (par exemple : venir
d’un pays en guerre, être témoin du meurtre de sa mère, être violé). J’ai arrêté quand le poste de psychologue du quartier des mineurs de la prison a été supprimé.Ce travail a repris avec l’association Jean Coxtet de 2007 à 2010 en application de mesures de réparation pénale pour des jeunes délinquants sexuels « légers ». Nous travaillons avec des éducateurs et nous constatons les mêmes situations de violences antérieurement subies dans la famille,
aujourd’hui nous posons également la question des violences conjugales et 70 % de ces jeunes délinquants viennent d’une famille où le père était violent envers la mère.

C’est à la maison, dans sa chair qu’on apprend la violence. Nous savons ce qu’il faut faire : protéger les enfants, mettre un terme aux violences que subissent les jeunes puis les soigner. Cette prévention là est la plus, la seule, efficace pour prévenir à l’âge adulte d’autres faits de violence.
Il est temps maintenant de mettre en œuvre une politique d’ensemble.

Je m’occupe de prévention des agressions depuis 1985. Lorsque des enfants victimes sont dépistés, il faut mettre en œuvre des moyens pour leur permettre de se reconstruire : création de places en foyer, formation des professionnels. Si le volet prévention, dépistage disparaît des
politiques publiques, plus besoin de place en foyer, pas de soin, quelle économie ! Mais ceci est un raisonnement à court terme car les enfants victimes non dépistés, non pris en charge, outre leur souffrance, sont le plus souvent en échec ou en abandon scolaire, en délinquance, en difficulté d’insertion. D’autres feront des tentatives de suicide, développeront de longues maladies psychiatriques ou somatiques. Tout cela coûte très cher à la société en soins médicaux, en arrêt de travail, en perte de productivité.

La protection de l’enfance devrait être une fonction régalienne de l’État car il s’agit d’atteintes aux droits fondamentaux, à la sécurité, à l’intégrité.

La protection de l’enfance est une notion récente. Pour autant, nous n’avons toujours pas envie que des enfants soient tués, agressés, violés. Nous préférons penser que cela n’arrive pas, pas souvent, pas tous les jours, pas à côté de chez nous Nous sommes encore et toujours très incompétents pour déceler les violences exercées sur les enfants. Nous ne savons toujours pas, par exemple, le nombre d’enfants tués chaque année par leurs parents, alors que les estimations oscillent entre 300 et 700 par an. Une récente étude d’Anne Tursz nous le redit fortement. Des préconisations précises ont été établies : autopsie, enquête détaillée pour chaque mort accidentelle d’enfant, mais rien est fait pour rendre visible ces meurtres.
L’ensemble de ces évitements pourrait rendre les professionnels incompétents et laisser libre court aux agresseurs en utilisant l’alibi de la politique du « lien familial indispensable au bon développement de chaque enfant », alors que des parents agresseurs présentent un danger parfois maximum pour les enfants et qu’il faut accepter l’idée de la séparation des enfants victimes de leurs parents agresseurs le plus tôt possible. Des formations adaptées devraient permettre à l’ensemble des professionnels de repérer la stratégie des agresseurs qui mettent tout
en œuvre pour préserver leur impunité.

La protection de l’enfance constitue un nouvel enjeu déterminant pour une société sans violence.

*A ce jour la permanence téléphonique « Viols Femmes Informations » a reçu plus de 72 000 témoignages

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Communiqué de presse – Une contre-offensive tous les jours de l’année

Communiqué de presse

Contre-offensive toute l'année contre les violences masculines à l’égard des femmes !

Une contre-offensive tous les jours de l’année qui commence à la Journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes.

 

Pour le 25 novembre, journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes, nous appelons à une contre-offensive féministe qui combat à la racine le continuum des violences patriarcales.

Les violences faites aux femmes sont symptomatiques d’une société où les filles et les femmes sont méprisées et déshumanisées. La lutte contre ce système de domination doit passer par un changement radical de la société, qui tarde à se concrétiser.

Une fille sur 5 dans le monde subit une violence sexuelle, une femme sur 3 a subi une forme de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans, au moins 210 000 femmes en France sont victimes de violences conjugales chaque année. En France, tous les 3 jours, un homme tue sa compagne ou ex-compagne.

Les filles et les femmes subissent harcèlement, agressions, viols, mutilations sexuelles, traite sexuelle ou prostitution, ce qui forme un continuum de violences, frappant les femmes dans tous les espaces, publics et privés : au travail, dans la rue, au foyer… Cette terreur patriarcale nous affecte toutes et accable notamment celles qui sont à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppression : les femmes en situation de handicap, les femmes victimes de racisme, les femmes en situation de précarité, les lesbiennes.

Ces violences masculines sont structurelles, elles sont le produit concret d’une société patriarcale qui a hiérarchisé le rapport entre les deux sexes et a consacré la domination masculine et la haine des femmes. La banalisation des violences faites aux filles et femmes découle de cette haine misogyne profondément ancrée dans notre société.

La contre-offensive féministe doit donc être culturelle et combattre le pilier de la propagande patriarcale qu’est la pornographie. Elle alimente la haine des femmes, la haine raciale, la pédocriminalité et la culture du viol, fait l’apologie de l’humiliation et la déshumanisation des filles et des femmes, et favorise la glamourisation et l’érotisation des violences sexuelles.

L’élimination des violences faites aux femmes et aux filles passe également par une contre-offensive politique, à commencer par des moyens conséquents, qui manquent toujours, malgré les grands discours de notre gouvernement autour de la grande cause du quinquennat.

  • Nous réclamons un milliard pour lutter contre toutes les violences. Pour la justice, pour des hébergements d’urgence, pour la prise en charge psychotraumatique des victimes, pour la formation, l’éducation et la prévention aux violences de l’ensemble des intervanant.e.s auprès des victimes (police, justice, santé, social…) et du public, pour le financement des associations d’accompagnement en particulier féministes.
  • Nous réaffirmons que les corps des femmes ne sont pas à vendre.Nous voulons une lutte efficace contre le proxénétisme, le trafic d’êtres humains, et toutes les violences prostitutionnelles et pornocriminelles. Nous exigeons que l’Etat français fasse appliquer la loi de 2016 sur tout le territoire, en y allouant les moyens nécessaires. Nous sommes aux côtés de toutes les femmes victimes de violences pornocriminelles, dont la libération actuelle de la parole, immensément courageuse, fait vaciller toute l’industrie pornocriminelle.
  • Nous voulons la justice. Au contraire du garde des Sceaux qui a invité ses magistrats à davantage classer sans suite pour traiter l’augmentation des plaintes depuis #METOO, nous exigeons la fin du déni de justice : des plaintes prises correctement, des moyens pour protéger les victimes, des instructions menées, sans classement sans suite ou déqualifications trop systématiques, l’imprescriptibilité des viols contre mineur.es
  • Nous demandons la création de juridictions spécialisées en matière de violences sexistes

Pour le 25 novembre, nous revendiquons un changement de société radical. Toutes et tous mobilisé.es contre le système de domination et pour l’émancipation des femmes et des filles !

 

Premièr·es signataires
Fabienne El Khoury, porte-parole d’Osez le Féminisme !
Dominique Guillien Isenmann, 
présidente et Françoise Brié, directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes
Laurence Rossignol, 
présidente de l’Assemblée des Femmes
Danielle Bousquet, présidente de la Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF)
Emmanuelle Piet, présidente du Collectif Féministe Contre le Viol
Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie
Mié Kohiyama, co-fondatrice de BeBraveFrance
Claire Quidet, présidente du Mouvement du Nid
Marie-Hélène Franjou, présidente de l’Amicale du Nid
Yves Scelles, président de la Fondation Scelles
Le collectif Féminicides par compagnons ou ex
Céline Thiebault-Martinez, 
présidente de La Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF)
Marie Josèphe Devillers, co-présidente de la CIAMS Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution
Noura Raad, co-présidente du Réseau européen des femmes migrantes (EnoMW)
Monique Dental, présidente et fondatrice du Réseau Féministe « Ruptures »
Jonathan Machler, directeur de la Coalition pour l’Abolition de la Prostitution – CAP International
Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris – élue PCF
Maud olivier, ancienne députée
Magali Gallais, adjointe au Maire à l’Egalité des droits à Clermont-Fd, PCF
Gabrielle Siry-Houari, maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris, PS
Laurence Cohen, Sénatrice PCF
Wirden Shirley, élue PCF
Marie-Noëlle Bas, militante féministe
Florence Montreynaud, historienne
Geneviève Couraud, militante féministe

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Communiqué de presse – Contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes

Communiqué de presse

Contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes !

Le 25 novembre, nous associations et militantes féministes appelons à une contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes !

Pour le 25 novembre, journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes, nous appelons à une contre-offensive féministe qui combat à la racine le continuum des violences patriarcales.

Les violences faites aux femmes sont symptomatiques d’une société où les filles et les femmes sont méprisées et déshumanisées. La lutte contre ce système de domination doit passer par un changement radical de la société, qui tarde à se concrétiser.

Une fille sur 5 dans le monde subit une violence sexuelle, une femme sur 3 a subi une forme de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans, au moins 210 000 femmes en France sont victimes de violences conjugales chaque année. En France, tous les 3 jours, un homme tue sa compagne ou ex-compagne.

Les filles et les femmes subissent harcèlement, agressions, viols, mutilations sexuelles, traite sexuelle ou prostitution, ce qui forme un continuum de violences, frappant les femmes dans tous les espaces, publics et privés : au travail, dans la rue, au foyer… Cette terreur patriarcale nous affecte toutes et accable notamment celles qui sont à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppression : les femmes en situation de handicap, les femmes victimes de racisme, les femmes en situation de précarité, les lesbiennes.

Ces violences masculines sont structurelles, elles sont le produit concret d’une société patriarcale qui a hiérarchisé le rapport entre les deux sexes et a consacré la domination masculine et la haine des femmes. La banalisation des violences faites aux filles et femmes découle de cette haine misogyne profondément ancrée dans notre société.

La contre-offensive féministe doit donc être culturelle et combattre le pilier de la propagande patriarcale qu’est la pornographie. Elle alimente la haine des femmes, la haine raciale, la pédocriminalité et la culture du viol, fait l’apologie de l’humiliation et la déshumanisation des filles et des femmes, et favorise la glamourisation et  l’érotisation des violences sexuelles.

L’élimination des violences faites aux femmes et aux filles passe également par une contre-offensive politique, à commencer par des moyens conséquents, qui manquent toujours, malgré les grands discours de notre gouvernement autour de la grande cause du quinquennat.
– Nous réclamons un milliard pour lutter contre toutes les violences. Pour la justice, pour des hébergements d’urgence, pour la prise en charge psychotraumatique des victimes, pour la formation, l’éducation et la prévention aux violences de l’ensemble des intervenant.es auprès des victimes (police, justice, santé, social…) et du public, pour le financement des associations d’accompagnement en particulier féministes. .
– Nous réaffirmons que les corps des femmes ne sont pas à vendre. Nous voulons une lutte efficace contre le proxénétisme, le trafic d’êtres humains, et toutes les violences prostitutionnelles et pornocriminelles. Nous exigeons que l’Etat français fasse appliquer la loi de 2016 sur tout le territoire, en y allouant les moyens nécessaires. Nous sommes aux côtés de toutes les femmes victimes de violences pornocriminelles, dont la libération actuelle de la parole, immensément courageuse, fait vaciller toute l’industrie pornocriminelle.
– Nous voulons la justice. Au contraire du garde des Sceaux qui a invité ses magistrats à davantage classer sans suite pour traiter l’augmentation des plaintes depuis #METOO, nous exigeons la fin du déni de justice : des plaintes prises correctement, des moyens pour protéger les victimes, des instructions menées, sans classement sans suite ou déqualifications trop systématiques, l’imprescriptibilité des viols contre mineur.es
– Nous demandons la création de juridictions spécialisées en matière de violences sexistes

Pour le 25 novembre, nous revendiquons un changement de société radical. Toutes et tous mobilisé.es contre le système de domination et pour l’émancipation des femmes et des filles ! 

Premièr·es signataires

Fabienne El Khoury, porte-parole d’Osez le Féminisme !

Dominique Guillien Isenmann, présidente et Françoise Brié, directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes

Laurence Rossignol,  présidente de l’Assemblée des Femmes

Danielle Bousquet, présidente de la Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF)

Emmanuelle Piet, présidente du Collectif Féministe Contre le Viol

Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie

Mié Kohiyama, co-fondatrice de BeBraveFrance

Claire Quidet, présidente du Mouvement du Nid

Marie-Hélène Franjou, présidente de l’Amicale du Nid

Yves Scelles, président de la Fondation Scelles

Le collectif Féminicides par compagnons ou ex

Céline Thiebault-Martinez, présidente de La Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF)

Marie Josèphe Devillers, co-présidente de la CIAMS Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution

Noura Raad, co-présidente du Réseau européen des femmes migrantes (ENoMW)

Monique Dental, présidente et fondatrice du Réseau Féministe « Ruptures »

Jonathan Machler, directeur de la Coalition pour l’Abolition de la Prostitution – CAP International

Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris – élue PCF

Maud olivier, ancienne députée

Magali Gallais, adjointe au Maire à l’Egalité des droits à Clermont-Fd, PCF

Gabrielle Siry-Houari, maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris, PS

Laurence Cohen, Sénatrice PCF

Wirden Shirley, élue PCF

Marie-Noëlle Bas, militante féministe

Florence Montreynaud, historienne

Geneviève Couraud, militante féministe

Associations signataires

Viols Femmes Informations
0 800 05 95 95

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Du lundi au vendredi, de 10h à 19h

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0 805 802 804

Anonyme et gratuit, y compris depuis les portables
Du lundi au vendredi, de 10h à 19h