“Le coût du déni” – Avis de la CIIVISE du 12 juin 2023

Violences faites aux enfants : le coût du déni.

CIIVISE - Avis du 12 juin 2023

« Le coût du déni, c’est que ce que nous coûtent les agresseurs chaque année. C’est le coût de leur impunité, des conséquences à long terme des violences sexuelles pour les victimes et de notre passivité. Le coût du déni, c’est 9,7 milliards d’euros chaque année.

En estimant le coût économique annuel des violences sexuelles subies dans l’enfance, la CIIVISE entend contribuer à la prise de conscience de l’ampleur et de la gravité des violences sexuelles faites aux enfants. Chaque chiffre, chaque poste de coût doit d’abord être lu comme révélateur des souffrances endurées par les victimes.

Pour parvenir à déterminer le coût annuel des violences sexuelles faites aux enfants, la CIIVISE a confié cette étude au cabinet Psytel, qui avait réalisé l’évaluation du coût annuel des violences conjugales.

Le coût des conséquences à long terme des violences sexuelles sur la santé des victimes représente près de 70% du coût total. L’absence de prise en charge du psychotraumatisme est la cause principale de ces conséquences à long terme. Le présent perpétuel de la souffrance dont la CIIVISE parle incessamment, doit être pris en compte d’abord par respect pour les victimes elles-mêmes, mais aussi pour son impact social et économique.

Dans ses conclusions intermédiaires du 31 mars 2022, la CIIVISE avait préconisé que les soins spécialisés du psychotraumatisme soient garantis pour les enfants victimes comme pour les adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance. C’est d’abord un impératif collectif à l’égard de chaque victime. C’est aussi un objectif de santé publique. C’est la raison pour laquelle la CIIVISE préconise la mise en place et le financement d’un parcours de soins spécialisés en psychotraumatisme de 20 à 33 séances réparties sur une année et renouvelables selon les besoins des victimes. Elle préconise également que l’intégralité du coût du parcours de soins spécialisés du psychotraumatisme, incluant les soins somatiques, psychologiques/psychiatriques et psycho-corporels soit pris en charge par la Solidarité nationale.

Cruciale, urgente, cette mesure n’est cependant pas suffisante. Les victimes le disent : elles ont aussi « besoin vraiment de témoigner, de parler, de dire ce qu’il en est » et d’entendre leurs récits résonner au-delà des tribunaux et des cabinets médicaux. En recueillant leur récit, la CIIVISE atteste de leur reconnaissance par la société française. Cela ne peut pas être une parenthèse. La CIIVISE ne peut pas « éteindre la lumière ». Elle doit être maintenue après décembre 2023. »

La CIIVISE

 

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Soutien à Sophie ABIDA, emprisonnée pour avoir voulu protéger sa fille de deux ans

Vous souhaitez agir pour soutenir les enfants victimes de viols ?

Faites circuler cet appel à soutien autour de vous et sur vos réseaux sociaux.

Soutien à Sophie ABIDA, emprisonnée pour avoir voulu protéger sa fille de deux ans

Sophie est en détention provisoire pour soustraction d’enfant car elle a voulu protéger sa fille cadette agée de deux ans d’un père contre lequel les trois aînés avaient dénoncé des violences physiques et sexuelles.

Mère d’un bébé, elle n’a pas bénéficié d’un tire lait et doit presser ses seins pour ne pas risquer un engorgement.

Sophie a commencé une grève de la faim le 28 mars et a déjà perdu 6 kg.

Manifestons-lui notre solidarité en lui écrivant des lettres, des cartes postales.

Soyons nombreuses et nombreux à la soutenir

 

 

Pour lui écrire :

ABIDA Sophie

Ecrou 14899

Centre pénitentiaire d’ORLEANS-SARAN

RD 702 LES MONTAUBANS

4024 ancienne route de Chartres

BP 40215

45770 SARAN

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La place des procès d’Outreau dans la protection de l’enfance – par Emmanuelle PIET, présidente du Collectif féministe contre le viol

La place des procès d'Outreau dans la protection de l'enfance

Le 8 mars 1986 le Collectif féministe contre le viol (CFCV) a ouvert une permanence téléphonique Viols-Femmes-Informations, au 0 800 05 95 95, financée par des crédits du ministère des Droits des femmes. Depuis cette date jusqu’à aujourd’hui nous avons recueilli 40 000* récits de viols. Viols-Femmes-Informations est accessible du lundi au vendredi de 10 heures à 19 heures, appel gratuit.

Plus de la moitié de nos appels concernent des viols d’enfant.

Le 8 mars 1986 le Collectif féministe contre le viol (CFCV) a ouvert une permanence téléphonique Viols-Femmes-Informations, au 0 800 05 95 95, financée par des crédits du ministère des Droits des femmes. Depuis cette date jusqu’à aujourd’hui nous avons recueilli 40 000
récits de viols. Viols-Femmes-Informations est accessible du lundi au vendredi de 10 heures à 19 heures, appel gratuit.

Plus de la moitié de nos appels concernent des viols d’enfant.

En tant que médecin de protection maternelle et infantile je travaille à la prévention des agressions sexuelles et des mauvais traitements à l’encontre des enfants depuis 1985. Quand nous avons débuté cette prévention nous avons testé ce qui nous venait du Québec comme méthode pédagogique et outils d’intervention. Nous allions dans les écoles, nous présentions des vidéos, essentiellement Mon corps, c’est mon corps et nous parlions avec les enfants. Il ne s’agissait pas de prévention primaire mais les enfants parlaient très spontanément. Ils disaient les violences subies et à partir de leur parole une action des services de protection de l’enfance se mettait en place.

La protection de l’enfance est très récente dans l’histoire de l’humanité. Nos sociétés ont été longtemps des sociétés où l’enfant et les jeunes étaient exploités : instrument de vengeance entre les peuples, victimes de temps de travail excessif, enrôlés dans des conflits guerriers.

Les choses ont commencé à changer à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Depuis la suppression des bagnes pour enfant en 1945, avec la circulaire sur l’éducation surveillée qui pensait que les enfants peuvent être éduqués, nous avons énormément progressé dans la protection de l’enfance, plusieurs lois et circulaires ont amélioré la prise en compte des enfants maltraités : formation des personnels, mobilisation des institutions, modifications
législatives notamment sur l’obligation du signalement, la prescription. La Convention internationale des droits de l’enfant a marqué une étape importante en leur reconnaissant le droit à la protection et à l’expression. En 1997, la grande cause nationale était consacrée à l’Enfance maltraitée. Les signalements se multipliaient et de plus en plus il était possible de protéger les victimes mineures de celles et ceux qui les avaient violées, agressées, maltraitées. Ces agresseurs étaient dans leur grande majorité leurs propres parents (père, mère, grands-parents…), et, pratiquement toujours, des personnes de leur entourage.

Les agresseurs appartenaient à toutes les classes sociales.

Puis le sécuritaire est devenu un enjeu politique. La population doit avoir peur, et quoi de mieux pour effrayer une population que de faire en sortes qu’elle ait peur de sa jeunesse ! Mais comment faire grandir la peur de la jeunesse si par ailleurs on essaie de la protéger et que l’on dénonce la violence dont certains jeunes sont victimes ? Comment faire grandir la peur de la jeunesse si on explique certains actes de délinquance
commis par les jeunes par de la violence subie dans l’enfance par ces jeunes ? « Les jeunes c’est dangereux ! C’est mauvais ». Pour faire fructifier cet a priori il fallait supprimer l’idée que : les enfants, il faut les protéger. Supprimer l’idée que les enfants peuvent être maltraités et doivent être protégés.

Les différents gouvernements ont alors commencé à supprimer l’une après l’autre toutes les institutions spécifiquement dédiées à la protection de l’enfance :
– La CCPE, Commission de circonscription préélémentaire et élémentaire, ou la CDES, Commission départementale de l’éducation spéciale. Ces commissions pluri-professionnelles, où avec l’école et d’autres partenaires la problématique des enfants en difficulté s’évaluait, ont disparu.
– Les dispositifs d’aide aux enfants en difficulté scolaire : les RASED ou Réseaux d’aide spécialisée pour l’enfance en difficulté sont en grave danger, prêts à être supprimés.
– L’institution du Défenseur des enfants a été supprimée pour ne devenir qu’un service sous l’autorité du Défenseur des droits.
– La brigade des mineurs est devenue la brigade de protection des familles !

Point d’orgue de ces reculs successifs : la loi de 2007 concernant la protection de l’enfance qui consacre cinq de ses articles à supprimer le vocable enfants maltraités pour le remplacer par enfants en danger ! Dans cette logique on supprime le signalement pour le remplacer par l’information préoccupante. Dans cette démarche, et ces nouveaux vocables, se lit une volonté politique de supprimer de notre conscience, de notre imaginaire l’idée même que des enfants sont maltraités, agressés, violés.

Aujourd’hui on constate une tendance à la déjudiciarisation. Plutôt qu’une audience de jugement la procédure est orientée vers un aménagement de type contractuel, même avec les pères violeurs. On constate un recul du nombre de signalements effectués par le SNATED, service national téléphonique d’assistance à l’enfance en danger (anciennement SNATEM) service national d’aide à l’enfance maltraitée. La Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) elle aussi subit une métamorphose : tout le volet prévention a disparu. Désormais le service ne prend plus en charge que les mineurs auteurs d’infractions.

D’un autre côté, des rapports demandent un dépistage des enfants délinquants dès trois ans ! Nous incitant à penser que la délinquance, c’est dès le berceau, quasiment génétique, plutôt que de voir la réalité des violences infligées aux mineurs et de mettre en œuvre une réelle prévention. C’est dans cette logique-là que s’inscrivent les procès d’Outreau. Il faut arrêter la prise en compte de la parole des enfants, ne pas entendre, ne pas voir les séquelles que laissent les agressions. Laisser à penser que les enfants mentent, qu’ils imaginent, fantasment, surtout les plus abimés.

Depuis, plus un seul procès où des avocats de la défense ne parlent d’Outreau, plus un seul enquêteur qui ne fasse référence au fait que les enfants ne sont pas crédibles. Et pourtant nous savons que beaucoup d’enfants subissent des maltraitances physiques et sexuelles.

Quelques chiffres :
L’Association internationale des victimes d’inceste (AIVI), a fait réaliser un sondage auprès d’un échantillon représentatif. On y apprend qu’en France deux millions de personnes ont été victimes d’inceste.
En Seine-Saint-Denis, en 2006, une enquête réalisée auprès de 1566 jeunes filles de 18 à 21 ans a montré que 13 % d’entre elles avaient subi des agressions sexuelles, dans les deux tiers des cas avant l’âge de 16 ans, de façon répétée, par un adulte de la famille. Une fille sur quatre (23 %) avait subi des violences physiques graves : coups violents, tabassage, tentative de meurtre ou séquestration et là aussi dans les deux tiers des cas avant l’âge de 16 ans de façon répétée par un adulte de la famille. Parmi ces jeunes filles victimes de façon répétée d’un adulte de la famille (sexuellement ou physiquement), 15 % s’estimaient en mauvaise santé (versus 3% dans la population générale), 34 % avaient fait une tentative de suicide (versus 6 % dans la population générale), elles déclaraient 3 fois plus de maladies, elles avaient avorté 3,25 fois plus et elles étaient 3 fois plus nombreuses à avoir déjà commis un acte violent et 3 fois plus à avoir subi une nouvelle agression.

J’ai animé des groupes de parole avec des enfants délinquants, 119 jeunes garçons criminels mineurs, agresseurs sexuels ou auteurs d’autres crimes, incarcérés à la prison de Villepinte. Chacun d’entre eux avait subi de graves violences. Pas un seul n’avait vécu une enfance protégée, en sécurité. Par violence il faut entendre : maltraitances graves, agression sexuelle, abandon grave de la mère, provenance d’un pays en guerre, mort violente d’un proche. Chacun avait subi au moins une de ces formes de violence, plusieurs d’entre eux en avaient subi plusieurs à la fois (par exemple : venir
d’un pays en guerre, être témoin du meurtre de sa mère, être violé). J’ai arrêté quand le poste de psychologue du quartier des mineurs de la prison a été supprimé.Ce travail a repris avec l’association Jean Coxtet de 2007 à 2010 en application de mesures de réparation pénale pour des jeunes délinquants sexuels « légers ». Nous travaillons avec des éducateurs et nous constatons les mêmes situations de violences antérieurement subies dans la famille,
aujourd’hui nous posons également la question des violences conjugales et 70 % de ces jeunes délinquants viennent d’une famille où le père était violent envers la mère.

C’est à la maison, dans sa chair qu’on apprend la violence. Nous savons ce qu’il faut faire : protéger les enfants, mettre un terme aux violences que subissent les jeunes puis les soigner. Cette prévention là est la plus, la seule, efficace pour prévenir à l’âge adulte d’autres faits de violence.
Il est temps maintenant de mettre en œuvre une politique d’ensemble.

Je m’occupe de prévention des agressions depuis 1985. Lorsque des enfants victimes sont dépistés, il faut mettre en œuvre des moyens pour leur permettre de se reconstruire : création de places en foyer, formation des professionnels. Si le volet prévention, dépistage disparaît des
politiques publiques, plus besoin de place en foyer, pas de soin, quelle économie ! Mais ceci est un raisonnement à court terme car les enfants victimes non dépistés, non pris en charge, outre leur souffrance, sont le plus souvent en échec ou en abandon scolaire, en délinquance, en difficulté d’insertion. D’autres feront des tentatives de suicide, développeront de longues maladies psychiatriques ou somatiques. Tout cela coûte très cher à la société en soins médicaux, en arrêt de travail, en perte de productivité.

La protection de l’enfance devrait être une fonction régalienne de l’État car il s’agit d’atteintes aux droits fondamentaux, à la sécurité, à l’intégrité.

La protection de l’enfance est une notion récente. Pour autant, nous n’avons toujours pas envie que des enfants soient tués, agressés, violés. Nous préférons penser que cela n’arrive pas, pas souvent, pas tous les jours, pas à côté de chez nous Nous sommes encore et toujours très incompétents pour déceler les violences exercées sur les enfants. Nous ne savons toujours pas, par exemple, le nombre d’enfants tués chaque année par leurs parents, alors que les estimations oscillent entre 300 et 700 par an. Une récente étude d’Anne Tursz nous le redit fortement. Des préconisations précises ont été établies : autopsie, enquête détaillée pour chaque mort accidentelle d’enfant, mais rien est fait pour rendre visible ces meurtres.
L’ensemble de ces évitements pourrait rendre les professionnels incompétents et laisser libre court aux agresseurs en utilisant l’alibi de la politique du « lien familial indispensable au bon développement de chaque enfant », alors que des parents agresseurs présentent un danger parfois maximum pour les enfants et qu’il faut accepter l’idée de la séparation des enfants victimes de leurs parents agresseurs le plus tôt possible. Des formations adaptées devraient permettre à l’ensemble des professionnels de repérer la stratégie des agresseurs qui mettent tout
en œuvre pour préserver leur impunité.

La protection de l’enfance constitue un nouvel enjeu déterminant pour une société sans violence.

*A ce jour la permanence téléphonique « Viols Femmes Informations » a reçu plus de 72 000 témoignages

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Communiqué de presse – Une contre-offensive tous les jours de l’année

Communiqué de presse

Contre-offensive toute l'année contre les violences masculines à l’égard des femmes !

Une contre-offensive tous les jours de l’année qui commence à la Journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes.

 

Pour le 25 novembre, journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes, nous appelons à une contre-offensive féministe qui combat à la racine le continuum des violences patriarcales.

Les violences faites aux femmes sont symptomatiques d’une société où les filles et les femmes sont méprisées et déshumanisées. La lutte contre ce système de domination doit passer par un changement radical de la société, qui tarde à se concrétiser.

Une fille sur 5 dans le monde subit une violence sexuelle, une femme sur 3 a subi une forme de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans, au moins 210 000 femmes en France sont victimes de violences conjugales chaque année. En France, tous les 3 jours, un homme tue sa compagne ou ex-compagne.

Les filles et les femmes subissent harcèlement, agressions, viols, mutilations sexuelles, traite sexuelle ou prostitution, ce qui forme un continuum de violences, frappant les femmes dans tous les espaces, publics et privés : au travail, dans la rue, au foyer… Cette terreur patriarcale nous affecte toutes et accable notamment celles qui sont à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppression : les femmes en situation de handicap, les femmes victimes de racisme, les femmes en situation de précarité, les lesbiennes.

Ces violences masculines sont structurelles, elles sont le produit concret d’une société patriarcale qui a hiérarchisé le rapport entre les deux sexes et a consacré la domination masculine et la haine des femmes. La banalisation des violences faites aux filles et femmes découle de cette haine misogyne profondément ancrée dans notre société.

La contre-offensive féministe doit donc être culturelle et combattre le pilier de la propagande patriarcale qu’est la pornographie. Elle alimente la haine des femmes, la haine raciale, la pédocriminalité et la culture du viol, fait l’apologie de l’humiliation et la déshumanisation des filles et des femmes, et favorise la glamourisation et l’érotisation des violences sexuelles.

L’élimination des violences faites aux femmes et aux filles passe également par une contre-offensive politique, à commencer par des moyens conséquents, qui manquent toujours, malgré les grands discours de notre gouvernement autour de la grande cause du quinquennat.

  • Nous réclamons un milliard pour lutter contre toutes les violences. Pour la justice, pour des hébergements d’urgence, pour la prise en charge psychotraumatique des victimes, pour la formation, l’éducation et la prévention aux violences de l’ensemble des intervanant.e.s auprès des victimes (police, justice, santé, social…) et du public, pour le financement des associations d’accompagnement en particulier féministes.
  • Nous réaffirmons que les corps des femmes ne sont pas à vendre.Nous voulons une lutte efficace contre le proxénétisme, le trafic d’êtres humains, et toutes les violences prostitutionnelles et pornocriminelles. Nous exigeons que l’Etat français fasse appliquer la loi de 2016 sur tout le territoire, en y allouant les moyens nécessaires. Nous sommes aux côtés de toutes les femmes victimes de violences pornocriminelles, dont la libération actuelle de la parole, immensément courageuse, fait vaciller toute l’industrie pornocriminelle.
  • Nous voulons la justice. Au contraire du garde des Sceaux qui a invité ses magistrats à davantage classer sans suite pour traiter l’augmentation des plaintes depuis #METOO, nous exigeons la fin du déni de justice : des plaintes prises correctement, des moyens pour protéger les victimes, des instructions menées, sans classement sans suite ou déqualifications trop systématiques, l’imprescriptibilité des viols contre mineur.es
  • Nous demandons la création de juridictions spécialisées en matière de violences sexistes

Pour le 25 novembre, nous revendiquons un changement de société radical. Toutes et tous mobilisé.es contre le système de domination et pour l’émancipation des femmes et des filles !

 

Premièr·es signataires
Fabienne El Khoury, porte-parole d’Osez le Féminisme !
Dominique Guillien Isenmann, 
présidente et Françoise Brié, directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes
Laurence Rossignol, 
présidente de l’Assemblée des Femmes
Danielle Bousquet, présidente de la Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF)
Emmanuelle Piet, présidente du Collectif Féministe Contre le Viol
Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie
Mié Kohiyama, co-fondatrice de BeBraveFrance
Claire Quidet, présidente du Mouvement du Nid
Marie-Hélène Franjou, présidente de l’Amicale du Nid
Yves Scelles, président de la Fondation Scelles
Le collectif Féminicides par compagnons ou ex
Céline Thiebault-Martinez, 
présidente de La Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF)
Marie Josèphe Devillers, co-présidente de la CIAMS Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution
Noura Raad, co-présidente du Réseau européen des femmes migrantes (EnoMW)
Monique Dental, présidente et fondatrice du Réseau Féministe « Ruptures »
Jonathan Machler, directeur de la Coalition pour l’Abolition de la Prostitution – CAP International
Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris – élue PCF
Maud olivier, ancienne députée
Magali Gallais, adjointe au Maire à l’Egalité des droits à Clermont-Fd, PCF
Gabrielle Siry-Houari, maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris, PS
Laurence Cohen, Sénatrice PCF
Wirden Shirley, élue PCF
Marie-Noëlle Bas, militante féministe
Florence Montreynaud, historienne
Geneviève Couraud, militante féministe

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Communiqué de presse – Contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes

Communiqué de presse

Contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes !

Le 25 novembre, nous associations et militantes féministes appelons à une contre-offensive contre les violences masculines à l’égard des femmes !

Pour le 25 novembre, journée internationale de lutte pour l’élimination des violences masculines à l’égard des femmes, nous appelons à une contre-offensive féministe qui combat à la racine le continuum des violences patriarcales.

Les violences faites aux femmes sont symptomatiques d’une société où les filles et les femmes sont méprisées et déshumanisées. La lutte contre ce système de domination doit passer par un changement radical de la société, qui tarde à se concrétiser.

Une fille sur 5 dans le monde subit une violence sexuelle, une femme sur 3 a subi une forme de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans, au moins 210 000 femmes en France sont victimes de violences conjugales chaque année. En France, tous les 3 jours, un homme tue sa compagne ou ex-compagne.

Les filles et les femmes subissent harcèlement, agressions, viols, mutilations sexuelles, traite sexuelle ou prostitution, ce qui forme un continuum de violences, frappant les femmes dans tous les espaces, publics et privés : au travail, dans la rue, au foyer… Cette terreur patriarcale nous affecte toutes et accable notamment celles qui sont à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppression : les femmes en situation de handicap, les femmes victimes de racisme, les femmes en situation de précarité, les lesbiennes.

Ces violences masculines sont structurelles, elles sont le produit concret d’une société patriarcale qui a hiérarchisé le rapport entre les deux sexes et a consacré la domination masculine et la haine des femmes. La banalisation des violences faites aux filles et femmes découle de cette haine misogyne profondément ancrée dans notre société.

La contre-offensive féministe doit donc être culturelle et combattre le pilier de la propagande patriarcale qu’est la pornographie. Elle alimente la haine des femmes, la haine raciale, la pédocriminalité et la culture du viol, fait l’apologie de l’humiliation et la déshumanisation des filles et des femmes, et favorise la glamourisation et  l’érotisation des violences sexuelles.

L’élimination des violences faites aux femmes et aux filles passe également par une contre-offensive politique, à commencer par des moyens conséquents, qui manquent toujours, malgré les grands discours de notre gouvernement autour de la grande cause du quinquennat.
– Nous réclamons un milliard pour lutter contre toutes les violences. Pour la justice, pour des hébergements d’urgence, pour la prise en charge psychotraumatique des victimes, pour la formation, l’éducation et la prévention aux violences de l’ensemble des intervenant.es auprès des victimes (police, justice, santé, social…) et du public, pour le financement des associations d’accompagnement en particulier féministes. .
– Nous réaffirmons que les corps des femmes ne sont pas à vendre. Nous voulons une lutte efficace contre le proxénétisme, le trafic d’êtres humains, et toutes les violences prostitutionnelles et pornocriminelles. Nous exigeons que l’Etat français fasse appliquer la loi de 2016 sur tout le territoire, en y allouant les moyens nécessaires. Nous sommes aux côtés de toutes les femmes victimes de violences pornocriminelles, dont la libération actuelle de la parole, immensément courageuse, fait vaciller toute l’industrie pornocriminelle.
– Nous voulons la justice. Au contraire du garde des Sceaux qui a invité ses magistrats à davantage classer sans suite pour traiter l’augmentation des plaintes depuis #METOO, nous exigeons la fin du déni de justice : des plaintes prises correctement, des moyens pour protéger les victimes, des instructions menées, sans classement sans suite ou déqualifications trop systématiques, l’imprescriptibilité des viols contre mineur.es
– Nous demandons la création de juridictions spécialisées en matière de violences sexistes

Pour le 25 novembre, nous revendiquons un changement de société radical. Toutes et tous mobilisé.es contre le système de domination et pour l’émancipation des femmes et des filles ! 

Premièr·es signataires

Fabienne El Khoury, porte-parole d’Osez le Féminisme !

Dominique Guillien Isenmann, présidente et Françoise Brié, directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes

Laurence Rossignol,  présidente de l’Assemblée des Femmes

Danielle Bousquet, présidente de la Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF)

Emmanuelle Piet, présidente du Collectif Féministe Contre le Viol

Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie

Mié Kohiyama, co-fondatrice de BeBraveFrance

Claire Quidet, présidente du Mouvement du Nid

Marie-Hélène Franjou, présidente de l’Amicale du Nid

Yves Scelles, président de la Fondation Scelles

Le collectif Féminicides par compagnons ou ex

Céline Thiebault-Martinez, présidente de La Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF)

Marie Josèphe Devillers, co-présidente de la CIAMS Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution

Noura Raad, co-présidente du Réseau européen des femmes migrantes (ENoMW)

Monique Dental, présidente et fondatrice du Réseau Féministe « Ruptures »

Jonathan Machler, directeur de la Coalition pour l’Abolition de la Prostitution – CAP International

Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris – élue PCF

Maud olivier, ancienne députée

Magali Gallais, adjointe au Maire à l’Egalité des droits à Clermont-Fd, PCF

Gabrielle Siry-Houari, maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris, PS

Laurence Cohen, Sénatrice PCF

Wirden Shirley, élue PCF

Marie-Noëlle Bas, militante féministe

Florence Montreynaud, historienne

Geneviève Couraud, militante féministe

Associations signataires

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Pétition RELAXE POUR PRISCILLA MAJANI !

Pétition

PRISCILLA MAJANI A ÉCOPÉ DE 5 ANS FERMES ET 25 000 € D’AMENDE POUR AVOIR PROTÉGÉ SA FILLE CAMILLE

Signer la pétition

RELAXE POUR PRISCILLA MAJANI !

Malgré #MeTooInceste, il est encore plus facile de prouver, aux yeux de la justice, des NRE ( non représentation d’enfant), la fuite, la disparition plutôt que l’inceste, les agressions sexuelles et les violences intra-familiales. 

Et il a été plus aisé pour le tribunal correctionnel de Toulon de protéger un père, qu’une jeune fille et sa mère, malgré le dernier rapport de la #CIIVISE et de ses préconisations. 

La justice française aime les preuves pratiques, visibles, matérielles pour bien caractériser les faits. 
Et elle se contrefout des déclarations des enfants et des mères protectrices. Tout simplement parce que cela était plus compliqué, dans les prétoires, de croire les déclarations d’une enfant à l’époque, ado aujourd’hui. 
Plus compliqué, d’entendre une plaidoirie à qui on coupe délibérément le micro, d’instruire un certificat médical, et des signalements qu’un père sur parole qui crie à la victimisation. 

#PriscillaMajani, suite aux déclarations de viols, de sa petite fille Camille, a disparu en 2011, pendant 11 ans, fuyant et abandonnant tout, pour refuser de se plier à une décision de justice inique.

Pourtant, 11 ans après leur fuite en Suisse, Camille soutient sa mère Priscilla et accuse toujours son père.
Néanmoins, la justice française a condamné sa mère, Priscilla Majani, à 5 ans de prison ferme et 25.000 euros d’amende.

Quels violeurs, quels pédocriminels écopent d’une telle peine aujourd’hui ? 

Pour avoir tout quitté et avoir protégé sa fille, Priscilla Majani paie le prix fort de l’indécence judiciaire. 

Pourtant #CamilleChauvet s’est exprimée sans ambiguïté dans une lettre lue au tribunal de Toulon. 
( extraits) 

« Je l’ai d’abord dit à ma grand-mère, je l’ai ensuite dit à ma mère, je me souviens de son état de choc au moment où je lui parlais.”

“J’ai commencé à parler des choses moins graves, puis des abus sexuels. Ce dont je me souviens particulièrement avoir dit, c’est : “il a mis son zizi dans le trou des fesses”, car c’est à ça que les gens à qui je parlais étaient le plus choqués. J’ai été heureuse de pouvoir être entendue (par le tribunal). Mon père me disait toujours « ne parle à personne, sinon tu vas voir ce qui va arriver à ta mère. »

« Ma mère et moi sommes allées voir des policiers, je leur ai dit la même chose que ce que je disais à ma mère. Ce que je n’aimais pas chez le policier qui m’interrogeait, c’est qu’il rigolait quand je lui disais ce qu’il se passait. Il rigolait comme si je lui faisais une blague, comme si c’était drôle. Ce que je ressentais, c’est que je n’étais pas crue.(…) 

« Je me souviens avoir été énormément soulagée lors du départ. Je me suis sentie pour la première fois en sécurité. (…) Je n’ai jamais été oppressée ni contrainte de force à suivre ma mère. Si j’avais voulu retourner vivre chez mon père, j’aurais pu le faire depuis longtemps, or je n’en ai plus jamais eu envie, car mon père est une crainte pour moi. (…) Dans l’un des films (d’horreur que son père demandait à Camille de regarder), une femme se faisait couper la tête, et il me disait que si je parlais (de tout ce qu’il me faisait), c’est ce qui arriverait à ma mère. Je me souviens d’une fois où il a tenté de lui faire du mal en voulant la blesser avec une voiture. Dans mes souvenirs elle se trouvait allongée sous la voiture, et lui m’a mis sur le siège arrière en menaçant  qu’il allait démarrer. »

Camille s’en prend également à la justice de Toulon. « Pour moi, la justice qui a traité cette affaire il y a onze ans n’a pas effectué son travail et n’a pas été juste. J’aurais voulu être crue, tout comme ma maman qui m’a crue quand je lui ai révélé les crimes commis par mon père. (…) La justice française n’a pas été capable d‘appliquer une vraie justice. (…) Que l’on accuse ma mère de menteuse est incompréhensible pour moi. C’est moi qui lui ai parlé des horreurs commises par mon père, je me souviens de ces moments. Je sais que tout ce que j’ai dit il y a onze ans est véridique. (…) Je ne comprends pas pourquoi la justice décide de fermer les yeux sur ça, en considérant que ma mère a commis un crime, dans le but de me protéger avant tout, alors que les crimes de mon père sont bien plus graves.

« J’espère très fortement qu’elle va être reconnue innocente et qu’elle va être libérée. Je souhaite pouvoir vivre avec elle, ici en Suisse, et retrouver un mode de vie normal à ses côtés.

Aussi, je refuse de devoir revoir #AlainChauvet, et de retourner vivre avec lui ».

Encore une fois, la justice française a encore fait preuve de cécité : Priscilla Majani est lourdement condamnée. 
Maigre réconfort : Camille a 17 ans, et a fait le choix de ne pas retourner chez son père. Mais combien d’enfants y sont contraints par décision de justice ? 

Signez cette pétition pour soutenir les mères protectrices et dénoncer l’impunité des pères incestueurs.
Saisissons-nou-e-s de cette affaire pour faire pression sur le système judiciaire en appel. 

Invoquons le principe de précaution dès qu’une plainte est déposée dans l’intérêt supérieur de l’enfant. 

SUPPORT PRISCILLA ET CAMILLE ! 
STOP À L’INDÉCENCE JUDICIAIRE ! 
DE-SAP-ONS LA JUSTICE !

✏️ ✉️ Mme Priscilla Majani
Écrou 203653 
Centre Pénitentiaire des Beaumettes 
239 Chem. de Morgiou
13009 Marseille

� Explications en vidéo : 
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10159708263901839&id=748766838

https://www.bfmtv.com/var/toulon-prison-ferme-pour-priscilla-majani-jugee-pour-l-enlevement-de-sa-fille_AV-202209160477.html

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